Il s’est tenu du 15 au 19 mai 2017 à Accra un forum sur les prévisions climatiques saisonnières des pluies en Afrique soudano-sahélienne. Cette rencontre a été organisée par le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD) et le Centre régional AGRHYMET. Les résultats du Burkina ont été présentés le mercredi 31 mai 2017 à Ouagadougou.
Pensez-vous qu’il soit possible de suivre des explications pendant plus d’une heure et de se rendre compte à la fin qu’on n’y a pigé que dalle ? Eh bien oui. Et ce fut notre cas lorsque nous avons assisté à la présentation des résultats de la prévision saisonnière des pluies des périodes de «juin-juillet-août» et de «juillet-août-septembre» à l’Agence nationale de la météorologie dans l’après-midi du mercredi 31 mai 2017. C’est d’ailleurs pour cette raison que la suite des débats, c’était entre spécialistes du domaine. Quant à nous, hommes de médias, nous avons dû attendre la fin pour espérer avoir plus d’éclaircissements.
Ainsi, en ce qui concerne le Burkina Faso, les grands centres de prévisions envisagent, pour les mois de «juin-juillet-août», une situation normale, voire excédentaire, sur une grande partie du territoire (l’Est, le Nord, le Centre et le Sud). Dans les parties Sud-Ouest et Ouest, il est attendu une situation déficitaire à tendance normale. Sachant aussi que la moyenne pluviométrique calculée entre 1981 et 2010 tourne autour de 300 à 580 mm, on peut s’attendre à des cumuls variant entre 300 et 650 mm suivant les zones.
Pour ce qui est de la période de « juillet-août-septembre », il est prévu une situation excédentaire à tendance normale sur l’ensemble du pays. Et s’il faut s’attendre à ce que le caractère humide varie en intensité selon les endroits, le cumul pluviométrique envisagé pourrait évoluer dans la zone de l’extrême Nord-Est, Nord, Nord-Ouest, Ouest et Sud-Ouest (entre 300 et 700 mm et 450 à 750 mm pour le reste du pays).
Concernant les prédictions agro-climatiques, l’ingénieur en agro-météorologie Grégoire Baki a expliqué que la saison va se caractériser par une installation précoce des pluies suivie de leur fin tardive sur l’ensemble du territoire, exception faite de la zone sahélienne où on va assister à une fin normale à tendance tardive. Elle sera également émaillée de séquences sèches (jours sans pluies) dont la longueur pourrait être supérieure ou égale à la normale.
Mais au-delà de toutes ces informations, les journalistes ont souhaité avoir une seule précision : la campagne agricole sera-t-elle bonne ou pas ? Pour notre interlocuteur, il serait hasardeux d’y répondre par l’affirmative. « Elle n’est pas conditionnée par la pluviométrie seule, il y a un ensemble de paramètres dont il faut également tenir compte », a-t-il expliqué. A la question de savoir si on doit s’attendre à des inondations par endroits, le spécialiste a indiqué que cela n’est pas exclu, surtout au niveau des bassins fluviaux du pays. C’est pourquoi l’Agence a formulé des conseils à l’endroit des décideurs, des agriculteurs et aussi des éleveurs, des recommandations qu’elle est prête à partager avec l’ensemble des acteurs.
Zalissa Soré