Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, le Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA) a organisé, le 31 mai 2017 à Ouagadougou, un atelier de formation à l’endroit des acteurs de la Justice burkinabè. Une manière de renforcer leurs capacités techniques, pour mieux faire face à ces fléaux.
Renforcer les capacités des agents qui interviennent dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée ; tel est l’objectif de l’atelier de formation initié par le GIABA à l’endroit des acteurs de la Justice, le 31 mai dernier. Cet atelier qui durera trois jours, devra, à terme, permettre aux parties prenantes d’agir avec plus de conviction, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Pour cela, selon Konan Djaha Benoît, représentant du Directeur général de GIABA, il s’agira d’abord d’amener les acteurs à s’imprégner des différents outils et des normes internationales dictés par le Groupe d’action financière et régissant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Toute chose qui, sans nul doute, a affirmé le représentant du DG du GIABA, aura pour avantage de faciliter les enquêtes et de les conduire selon les règles. « Des magistrats burkinabè vont également donner des communications sur la question de coopération judiciaire et sur la coopération policière internationale », a ajouté Konan Djaha Benoît. Et ce n’est pas tout. Des experts venus de la France et d’Interpol s’entretiendront aussi avec les acteurs judiciaires burkinabè afin de partager avec eux les mécanismes d’enquêtes sur les crimes sus-cités. D’ailleurs, ces crimes, à la fois complexes et sensibles, pour Proper Tapsoba, représentant du ministre en charge de la Justice, sont peu familiers, car généralement réservés aux initiés. Mais, a-t-il reconnu, au regard de l’actualité de ces dernières années, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme font désormais l’objet de débats sur la place publique et sont devenus dans le même temps un sujet de préoccupation, aussi bien pour les gouvernants que pour les populations. « La lutte contre ces fléaux trouve toute sa pertinence, et le présent atelier vient à point nommé », s’est-il réjoui. Déjà, au Burkina Faso, a-t-il indiqué, convaincues de l’importance et de l’urgence de mener un combat contre ces fléaux, les autorités ont entrepris un certain nombre d’actions sur le plan juridique et institutionnel, avec surtout la création de pôles judiciaires spécialisés dans la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée. L’ensemble de ces dispositifs, bien que récent, selon la présidente de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), a permis d’engranger des résultats satisfaisants, nonobstant quelques difficultés. Il s’agit, entre autres, de la méconnaissance par les acteurs, de leurs obligations, des difficultés structurelles éprouvées par les Tribunaux dans le traitement des dossiers. Le présent atelier constitue, pour elle, une réponse à ces préoccupations, car il permettra aux personnes en charge des enquêtes sur la criminalité économique et financière, de renforcer leur professionnalisme et de relever leur niveau de compréhension et de maîtrise des techniques d’enquête.
Adama SIGUE