Valère Dieudonné Somé, de la Convergence pour la démocratie sociale, est décédé ce mercredi 31 mai 2017 à l'hôpital Claude Bernard de Metz où il était hospitalisé pour des soins. Des personnalités estiment que le décès de ce militant très engagé, « est une véritable perte pour le Burkina Faso».
Me Bénéwendé Sankara, président du parti l’Union pour la renaissance/Parti sankariste
«Le décès de Valère Somé est un peu comme celui de André Tibiri. Ils étaient tous des chercheurs émérites burkinabè. Ce décès constitue un véritable choc pour nous autres qui l’avons côtoyé et connu sur le terrain du combat politique pour la liberté, la démocratie et le progrès dans ce pays. Le Burkina Faso vient une fois de plus de perdre un illustre personnage qui avait son franc-parler, son engagement, ses convictions et sa détermination inébranlable. J’ai connu le Dr Valère Somé lorsque j’étais étudiant. Il a été un véritable maître à penser, qui nous formait. Nous devons la lutte que nous continuons de mener pour défendre les idéaux du président Thomas Sankara à Valère Somé qui a été l’un des principaux artisans du discours d’orientation politique qui reste pour nous, une espèce de bréviaire. Je l’ai aussi connu à travers la Convention panafricaine sankariste où nous avions été membres fondateurs dans un contexte très difficile où le Burkina Faso cherchait un ancrage démocratique et il a été aux avant-postes de tous les combats pour un véritable changement, une véritable alternative. Son dernier combat était de créer une maison d’édition. Vous savez, quand on est une personne comme Dr Somé, écrivain, sociologue, homme politique, chercheur, on veut immortaliser toutes ses pensées. Nous apprenons sa disparition avec consternation mais je pense qu’il laisse des armes de combat à la postérité. A la jeunesse de s’en approprier pour continuer l’œuvre de l’homme. Que la terre du Burkina lui soit légère.»
Germain Nama, Directeur de publication du bimensuel l’Evènement
«J’ai été surpris parce que je n’avais pas appris sa maladie. La nouvelle m’a complètement bouleversé. Nous sommes promotionnaires pour avoir fait l’université de Dakar ensemble. Je retiens de lui un homme de convictions qui a laissé sa marque dans l’histoire de notre pays. Il fut l’un des animateurs de la Révolution démocratique et populaire qu’il a servie auprès de son ami et frère Thomas Sankara. Il est resté fidèle à ses convictions sankaristes. Évidemment, on peut ne pas être d’accord avec lui sur toute la ligne. Mais on ne demande à personne d’être d’accord sur toute la ligne. L’essentiel est que chacun puisse exprimer ses convictions. Et de ce point de vue, Valère Somé a été un militant très engagé, un patriote. Sa mort est une perte pour notre pays. Moi j’ai été une victime de la Révolution démocratique populaire mais je retiens que l’homme a été toujours fidèle à ses convictions. La preuve est que beaucoup de ses camarades de lutte n’ont pas évolué de la même façon que lui. Beaucoup ont rejoint le pouvoir de Blaise Compaoré après et continuent d’être au pouvoir aujourd’hui. Pour l’avoir interviewé, je crois qu’ils avaient des divergences politiques qui sont nées d’ailleurs de l’appréciation qui a été faite dans la période de l’assassinat de Thomas Sankara. Il a gardé cette différence, il a assumé malgré les vicissitudes jusqu’au bout.»
Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et du peuple (MBDHP)
«C’est une figure emblématique de la classe politique burkinabè qui s’est beaucoup investie dans le débat sur les différentes voies qu’il fallait emprunter pour sortir le Burkina de la domination. C’est vraiment une grosse perte pour le Burkina Faso. La dernière fois que je l’ai rencontré, il me faisait part de sa déception sur la manière de conduire les affaires du pays et de sa détermination à continuer à apporter sa contribution afin que les choses puissent s’améliorer aussi bien sur le plan politique que sur le plan socioéconomique.»
Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso
« C’est avec une très grande consternation que l’Opposition politique burkinabè a appris le décès de Dr Valère Somé, Président de la Convergence pour la démocratie sociale(CDS), membre du Cadre de concertation du Chef de file de l’opposition, décès survenu ce mardi 30 mai 2017 en France. Dans cette douloureuse circonstance, l’opposition présente à la famille du défunt, ainsi qu’aux militants de la CDS, ses condoléances les plus attristées. Cette disparition est une perte incommensurable pour le monde politique et la nation burkinabè. Le peuple burkinabè retient de l’engagement politique et de la vie sociale de Dr Valère Somé, la loyauté à ses idéaux, une combativité et un courage exceptionnels nourris aux valeurs révolutionnaires. Très proche compagnon de feu le Président Thomas Sankara, Dr Somé a été un acteur de premier plan de la Révolution démocratique et populaire que notre pays a connue de 1983 à 1987. Son empreinte dans la promotion et la défense des idéaux de la Révolution, notamment le rôle qu’il a joué dans la conception du Discours d’orientation politique, est bien connue de tous. L’opposition politique invite l’ensemble de ses militants à participer aux obsèques de Dr Somé, ainsi qu’aux hommages qui seront rendus à ce digne fils de la nation burkinabè. »