Mesdames et Messieurs, Le tabac est le seul produit au monde qui tue la moitié de ses consommateurs réguliers selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Chaque année, à l’échelle mondiale, la consommation de tabac provoque le décès d’environs 6 millions de personnes parmi lesquels 600 000 décès par exposition à la fumée du tabac. Si des actions ne sont pas entreprises, le nombre de mort s’élèvera à 8 millions en 2030. En 2015 au Burkina Faso, l’OMS a estimé à 4 100 le nombre de décès attribuables au tabac.
La consommation de tabac (fumé, chiqué…) est source de plusieurs maladies dont les plus importantes sont les maladies cardiovasculaires et les cancers de toute nature etc. Chez la femme, le tabagisme est responsable d’une diminution de la fécondité, d’une augmentation des avortements spontanés, d’un faible poids à la naissance et d’une mortalité périnatale et néonatale plus importante.
Malheureusement, au Burkina Faso, la consommation du tabac est de 19,8% au sein de la population générale de 25 à 64 ans. Le rapport 2012 du bureau régional de l’OMS pour l’Afrique révèle que le tabagisme a de plus en plus un visage jeune et dans notre pays le Burkina Faso, 27,9% des élèves de 13 à 15 ans consomment du tabac. L’âge d’initiation à la consommation d’un produit de tabac est de 11 ans. Le tabagisme demeure un réel problème de santé publique.
Mesdames et Messieurs,
Le 31 mai de chaque année est consacré à la lutte contre le tabac par l’OMS et ses partenaires dans le but de souligner les risques pour la santé liés au tabagisme et de plaider en faveur de politiques efficaces pour réduire la consommation de tabac.
Le thème de l’édition 2017 de la journée mondiale sans tabac est : «Le tabac - une menace pour le développement».
Le tabagisme est une menace pour tous, indépendamment du sexe, de l’âge, de la race, de la culture et de l’éducation. Il entraîne des souffrances, la maladie et la mort. Il appauvrit les familles et affaiblit les économies nationales.
Les coûts du tabagisme pour les économies nationales sont considérables en raison des coûts accrus des soins de santé et de la baisse de la productivité.
Une augmentation de 1 dollar (US $) des taxes sur les cigarettes permettrait d’obtenir 190 milliards de dollars (US $) supplémentaires pour le développement. Des taxes plus élevées sur le tabac contribuent à la production de recettes fiscales pour les pouvoirs publics, à la réduction de la demande de tabac et permettent de dégager un flux de recettes important pour financer les activités de développement.
L’augmentation des taxes sur les produits du tabac peut également contribuer au financement de la couverture sanitaire universelle ainsi que d’autres programmes de développement mis en place par les pouvoirs publics.
Mesdames et Messieurs,
La Journée mondiale sans tabac 2017 a pour but:
- de souligner les liens entre l’utilisation de produits du tabac, la lutte antitabac et le développement durable;
- d’encourager les pays à inclure la lutte antitabac dans leurs actions nationales dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030;
- de soutenir les États Membres et la société civile pour combattre l’ingérence de l’industrie du tabac dans les processus politiques, pouvant conduire à une action plus solide de lutte antitabac;
- d’encourager le grand public et les partenaires à participer aux efforts mondiaux, régionaux et nationaux visant à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies et des plans de développement, et à atteindre les objectifs dont les priorités sont les mesures de la lutte antitabac;
- de démontrer comment les individus peuvent contribuer à parvenir à un monde sans tabac et durable, soit en s’engageant à ne jamais utiliser de produits du tabac, soit en cessant d’utiliser ces produits.
C’est pourquoi, en ce jour du 31 mai 2017, j’appelle :
- tous les acteurs de l’économie et du développement du Burkina Faso à renforcer les mesures financières et fiscales visant à réduire la demande de tabac;
- le grand public à soutenir de façon efficace la lutte antitabac dans notre pays.
Professeur Nicolas MEDA
Chevalier de l’Ordre National