Le nouveau chef d’état-major de l’armée de terre, le colonel-major Léon Traoré, a officiellement pris fonction, le mardi 30 mai 2017, au cours d’une cérémonie au Camp Sangoulé-Lamizana à Ouagadougou.
Après la Gendarmerie nationale (GN) et le Groupement central des armées (GCA), le changement de chefs militaires voulu par le Président du Faso s’est achevé par la passation de commandement à l’état-major de l’armée de terre. Le colonel-major Léon Traoré, nouveau patron des troupes terrestres, a reçu mardi 30 mai, son bâton de commandement des mains du chef d’Etat-major général des armées, le général de brigade, Oumarou Sadou, au Camp Aboucar-Sangoulé-Lamizama à Ouagadougou. Le cérémonial de passation de charges terminé, le chef d’état-major entrant a donné la nouvelle vision du commandement dans le contexte sécuritaire qui prévaut. « Nous devons nous joindre à un faisceau infrangible pour faire barrage à l’ennemi commun », a-t-il déclaré. Selon lui, l’immensité de la tâche dans ce contexte sécuritaire préoccupant et très mouvant exige des Forces de défense et de sécurité (FDS), une réaction appropriée ainsi qu’un sens élevé du devoir. « Nous devons adapter de manière efficiente la formation et les moyens aux exigences du terrain. Aussi, la réputation forgée par notre armée sur le théâtre des opérations de soutien à la paix nous impose d’intégrer les exigences des guerres asymétriques dans nos modules de formation et de redoubler de vigilance à toute épreuve », a indiqué le colonel-major Léon Traoré. L’officier supérieur a salué le travail abattu par son prédécesseur ayant permis d’engranger des acquis avant de lui adresser cette requête : « Au regard de l’expérience acquise à ce poste stratégique dans un contexte sécuritaire particulier, j’espère pouvoir compter sur vos conseils avisés chaque fois que de besoin ». Le chef d’état-major sortant de l’armée de terre, le colonel-major Raboyinga André Kaboré, s’est réjoui d’avoir apporté sa contribution à l’édification de l’armée burkinabè et dit se tenir toujours disponible partout où sa mission l’appelle. Il a tenu à préciser le contexte dans lequel il a pris les rênes de l’armée de terre. « Nous avons pris le commandement de l’armée de terre au moment où le pays était confronté à des défis sécuritaires énormes avec des attaques terroristes à travers le territoire national », a-t-il dit. S’agissant de son passage à la tête de l’armée de terre, le colonel Kaboré a laissé entendre qu’il a donné le meilleur de lui-même, mais il revient à ses chefs hiérarchiques d’apprécier le bilan.
« Une nouvelle dynamique de sécurisation »
Pour le Chef d’Etat-major général des armées (CEMGA), le général de brigade Oumarou Sadou, le nouveau patron de l’armée de terre a une très bonne connaissance du territoire national, précisément la région du Sahel au cœur de la menace terroriste. Toute chose qui, selon lui, va contribuer à insuffler une nouvelle dynamique dans la sécurisation des populations. A en croire le général Sadou, cette cérémonie marque la fin d’une série de passations des charges à la tête des armées. La lutte contre le terrorisme, la formation continue au sein des garnisons et la cohésion des armées sont autant de chantiers sur lesquels les nouveaux chefs militaires sont attendus, foi du CEMGA.
Beyon Romain NEBIE
nbeyonromain@yahoo.fr
Bio-express du nouveau patron de l’armée de terre
Le colonel-major Léon Traoré qui a désormais sous ses ordres l’armée de terre du Burkina Faso a une expérience qui le prédestinait à ce poste stratégique. Né le 9 août 1960 à Bobo-Dioulasso, il intègre les forces armées nationales en 1983. Cette entrée lui ouvre une carrière qui le conduira dans plusieurs écoles et centre de formations militaires en Afrique, en Europe et en Amérique. Il est accueilli à l’Académie militaire d’Antsirabe de Madagascar de 1983 à 1985, au cours de perfectionnement des officiers subalternes à Thiès au Sénégal, en 1995, au cours d’Etat-major de Koulikoro au Mali, au cours C26 en Nouvelle Ecosse au Canada en 2001. Assoiffé de connaissance, Léon Traoré atterrit ensuite à l’Ecole supérieure de guerre de Tunisie en 2012 et l’United Nations Planners pilot Courses en Serbie en 2016 pour parfaire sa formation. Il a rempli plusieurs fonctions au sein de l’Armée dont celles de Commandant de l’Académie militaire Georges Namoano de Pô, commandant des 2e et 3e Régions militaires de 2010 à 2013 et directeur central des opérations de soutien à la paix de 2015 à 2016. Avant sa nomination, il occupait le poste de sous-chef Opérations à l’Etat-major général des armées.
B.R.N