En marge de la montée des couleurs ce mardi 30 mai 2017 à l’Immeuble du Faso abritant le ministère de la Justice, le Garde des sceaux, Bessolé René Bagoro s’est prononcé sur le dernier rapport de l’Observatoire de la démocratie et des droits de l’homme au Burkina Faso (ODDH), rendu public le jeudi 25 mai 2017.
« Quand vous voyez ces organisations agir, en soit c’est déjà un signe que nous avons l’Etat de droit au Burkina Faso et que la liberté d’expression est une réalité. Lorsque vous prenez des cas spécifiques que vous généralisez, je crois que le Rubicon est vite franchi. Je respecte ces structures et nous sommes prêts à discuter avec elles pour voir comment nous pouvons améliorer l’état des droits humains », a d’abord commenté René Bagoro.
Tous les rapports présentés par le Burkina Faso devant les instances onusiennes, l’ont été en présence d’OSC du secteur des droits humains, insiste ensuite le ministre. « Elles ont fait des rapports alternatifs, mais l’état des droits humains au Burkina Faso est loin d’être ce qui a été dépeint dernièrement et les rapports sont disponibles », proteste M. Bagoro. « Il y a eu des recommandations qui nous ont été faites, comme pour tous les pays, et nous allons les mettre en œuvre », a-t-il promis, en invitant « ces structures à affiner leur analyse et à tenir compte de la réalité de la situation.»
En rappel, l’ODDH a rendu public le 25 mai 2017 son rapport semestriel périodique sur la situation des droits humains au Burkina Faso. Le rapport couvre la période allant de novembre 2016 à avril 2017. Dans ledit document, l’ODDH tire la sonnette d’alarme car il a constaté au cours de ladite période « une régression en matière de respect et de protection des droits de l’homme.»
Le document de 19 pages pointe notamment des cas de violations des droits dans les domaines de la liberté d’expression, du foncier rural et urbain, de l’exploitation minière et l’orpaillage, la torture et les mauvais traitements, les libertés publiques et démocratiques.
Mais le ministre en charge des Droits humains estime de son côté que, «pour la plupart des cas rapportés, ce sont des situations de personnes c’est vrai, qui ont peut-être été brimés et nous prenons acte, on peut les régler. Mais personnellement je pense que l’état des droits humains tels qu’ils l’ont dépeint est contraire à ce qu’on a vu devant les Nations unies, ce que d’autres OSC comme le MBDHP et le CIFDHA qui nous ont accompagné ont dépeint. Je comprends bien que leur jeunesse peut ne pas leur permettre d’avoir une vision réelle de la situation.»