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Journée mondiale sans tabac: Aconta lance une caravane de sensibilisation
Publié le mercredi 31 mai 2017  |  FasoZine
Tabagisme
© aOuaga.com par Séni Dabo
Tabagisme en milieu scolaire : une étude fait l`état des lieux à Ouagadougou
Jeudi 22 septembre 2016, Ouqgqdougou, L`Association Afrique contre le tabac sur le tabac (ACONTA) a animé une conférence de presse pour lancer son rapport intitulé "Grands cigarettiers ciblent les petits écoliers du Burkina Faso". Photo : Salif Nikièma, coordonnateur d`ACONTA




En prélude à la journée mondiale sans tabac, l’ONG Afrique contre le tabac (Aconta) conjointement avec le Réseau des journalistes antitabac (Rejat) ont organisé une conférence de presse ce mardi 30 mai 2017 à Ouagadougou. Cette conférence a servi à lancer une vaste caravane de sensibilisation des populations à travers un dispositif ambulant d’animation dans la ville de Ouagadougou pendant deux jours. Les échanges ont permis aussi de faire le point du procès du ministère de la Santé contre la Mabucig.

«Selon l’OMS, il y a 4 400 Burkinabè qui meurent par an à cause de la consommation de tabac depuis la date de signature de l’arrêté conjoint n°2015-366/MS/MICA portant fixation des modalités d’application du décret du 30 décembre 2011 portant conditionnement et étiquetage des produits du tabac au Burkina Faso. Et ce sont plus de 10 000 Burkinabè qui ont péri à cause de la non application de la mesure». C’est ce qui ressort de la déclaration du Coordonnateur de «Aconta», Salif Nikièma.

Pour lui, si rien n’est fait en cinq ans, ce sont 22 000 à 30 000 Burkinabè qui vont mourir facilement parce que la loi antitabac n’est pas appliquée et que les fabricants et les importateurs de cigarettes se réservent le droit de «tuer froidement des Burkinabè pour se faire de l’argent».

Cette occasion constitue pour les conférenciers, l’occasion d’attirer l’attention du gouvernement sur le refus de l’industrie du tabac de respecter la loi anti-tabac. «Aujourd’hui, nous plaidons pour que le gouvernement fasse pression et soit franc envers l’industrie du tabac pour qu’elle respecte la loi antitabac c’est-à-dire en apposant sans un autre délai les images sanitaires graphiques rappelant les conséquences néfastes du tabagisme. Car, de nos jours, c’est la jeunesse qui est ciblée par cette industrie alors que le développement du pays dépend de la compétence de cette jeunesse; si la jeunesse est malade, c’est le développement du pays qui sera remis en question car la jeunesse ne peut pas être productive», a expliqué M. Nikièma. Selon lui, en apposant les images sur les paquets de cigarettes, cela va contraindre les jeunes et les tous petits à éviter le tabagisme.

C’est pourquoi, Aconta a décidé aujourd’hui de faire une «exhibition» sur les messages sanitaires graphiques efficaces, une caravane avec un porte-char à travers toutes les artères de la ville de Ouagadougou pour montrer aux Burkinabè que le tabac est un «monstre froid». «Nous allons recueillir le soutien des populations et leurs signatures pour les transmettre et montrer à l’autorité qu’elle doit agir parce que les Burkinabè se sont engagés davantage dans cette lutte à visage découvert» a martelé le coordonnateur.

S’agissant du procès contre la Mabucig, le coordonnateur de «Afrique contre le tabac» a indiqué que le dossier n’a pas bougé du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso et que le Conseil constitutionnel non plus n’a pas été saisi. De son avis, «tout simplement parce que la Mabucig cherche toujours des manigances pour ne pas appliquer la loi». Pour ce faire, il demande aux juges de jouer leur rôle, de s’assumer, de dire le droit et surtout de résister aux éventuelles pressions des industriels de tabac pour retarder le jugement. «L’urgence commande qu’on protège plutôt la santé des Burkinabè. Les autres membres du gouvernement doivent accompagner le ministère de la Santé dans cette lutte tout en oubliant pas que le ministère du Commerce cherche à défendre les intérêts de la Mabucig» a conclu le coordonnateur de Aconta, Salif Nikièma.
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