Le Réseau national de lutte anti-corruption a tenu sa 17e assemblée générale ordinaire, le mardi 23 mai 2017 à Ouagadougou. A cette session, l’article «Corruption : des magistrats dans le collimateur de la justice» du journaliste au bimensuel l’Evènement, Atiana Serge Oulon a reçu le 1er prix de la lutte anticorruption.
La 17e Assemblée générale ordinaire (AGO) du Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC), tenue le 23 mai 2017 à Ouagadougou, a décerné le premier prix du journalisme d’investigation de lutte anticorruption, édition 2016, catégorie presse écrite au journaliste du bimensuel «l’Evènement», Atiana Serge Oulon, pour son article, «Corruption : des magistrats dans le collimateur de la
justice».
Il a reçu un million de francs CFA et un trophée. Ladji Bama du journal «Le Reporter» et Bassidou Kinda de «l’Evènement» ont reçu respectivement les 2e et 3e prix avec dans le même ordre, 700 mille francs et 500 mille francs CFA, plus des attestations. Le jury de cette édition a également décerné une mention spéciale et un prix d’encouragements au journaliste des Editions Sidwaya, Abdel Aziz Nabaloum, pour son article intitulé : «Trame d’accueil de la cité des forces vives de Kaya : des parcelles illicitement attribuées». Le jury a enregistré quatre œuvres dans la catégorie radio. Toutefois, trois ont été jugées en-deçà des critères de sélection. La seule production qui a rencontré l’assentiment du jury, «malgré quelques insuffisances» a reçu un prix d’encouragements. Il s’agit de l’œuvre intitulée, «Le carburant de la contrebande au Burkina : le péril en la demeure», du journaliste Jean Baptiste Bouda de la radio nationale. Quatre-vingt-dix œuvres ont été déposées en cette édition, dont 86 en catégorie presse écrite. Comme observation générale, le jury a félicité la presse burkinabè pour ses efforts dans la dénonciation des faits de corruption ainsi que son engouement pour le prix anticorruption du REN-LAC. Il a donc recommandé aux rédactions d’encourager leurs reporters à s’investir dans l’investigation, mais surtout, à faire preuve de professionnalisme dans le traitement des sujets. Bien avant la proclamation du palmarès du prix anticorruption, les membres du REN-LAC ont adopté le rapport d’activités de 2016 ainsi que le programme d’activités de 2017 dont le budget s’élève à un peu plus de 327 millions de francs CFA.
Mettre fin à l’impunité des cas de corruption
Lors de la cérémonie de clôture, le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta, a estimé que le Réseau est parvenu à se positionner comme une force de propositions et un rempart citoyen à la mal gouvernance au Burkina Faso. Toutefois, il a noté que la gangrène de la mal gouvernance demeure préoccupante au «pays des Hommes intègres», en dépit des rapports d’institutions créditant le Burkina de résultats probants dans la lutte contre la corruption.
«Chaque jour avec son lot de révélations de corruption et de détournements dans la presse : plus de 200 millions à justifier au SIAO, 400 millions à retrouver au fonds d’entretien routier, 650 millions à rembourser au CSC, la hiérarchie de la police nationale épinglée dans l’affaire des services payés…», a-t-il souligné. De plus, il a déploré des actes posés par les autorités politiques et qui sont en porte-à-faux avec les espérances des populations pour une rupture avec les méthodes du passé. «La remise de 130 tablettes aux députés de l’Assemblée nationale par le Ministre de l’Economie numérique… les parlementaires feront encore parler d’eux en s’octroyant gracieusement la somme d’un million de francs CFA comme appui à leurs activités de redevabilité», a-t-il relevé. Par ailleurs, à son sens, les vastes réseaux de corruption établis jusqu’au sommet de l’Etat et révélés par les rapports d’enquêtes parlementaires sur le foncier et les mines d’octobre dernier doivent faire l’objet de suites judiciaires.
Claude Wetta a donc souhaité que des mesures répressives soient prises à l’encontre des acteurs de la corruption dans les administrations publiques et dans le secteur privé. Il a donc souhaité que les nouvelles lois sur l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de lutte anticorruption (ASCE-LC) et sur les pôles judiciaires spécialisés dans la répression des infractions économiques et financières permettront d’accélérer le traitement des affaires de crimes économiques pour mettre fin à l’impunité des cas de corruption.
Fabé Mamadou OUATTARA
Abdel Aziz Nabaloum, mention spéciale
du jury du PLAC 2016 : «C’est le fruit d’énormes efforts»
«Cela me fait beaucoup plaisir de recevoir ce prix, car c’est le fruit d’énormes efforts. Je suis surtout fier parce que Sidwaya est un quotidien d’Etat. Au regard du volume
d’activités dans un quotidien d’informations, ce n’est pas facile de faire de l’investigation. Je remercie toute l’équipe de Sidwaya pour son soutien et ses encouragements dans ma pratique de ce genre journalistique».
F.M.O