L’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) a animé un point de presse le jeudi 18 mai 2017 à Ouagadougou. Il s’est agi de faire le bilan à mi-parcours d’une étude de faisabilité sur l’utilisation des carburants alternatifs dans l’aviation civile afin de réduire les émissions de gaz carbonique.
Le Burkina Faso dispose en quantité d’une diversité de matières premières utilisables dans la production de bio-carburant pour l’aviation civile. Il s’agit du jatropha, des noix de cajou, coques d’anacarde, grains de coton, eaux usées, résidus agricoles et forestiers, etc. Ces révélations émanent du consultant de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et de la Commission européenne, Christopher Weber. Après quatre semaines à parcourir le pays, celui-ci chargé de réaliser une étude de faisabilité sur l’utilisation des carburants alternatifs dans l’aviation civile afin de réduire les émissions de gaz carbonique, a affirmé le jeudi 18 mai 2017 au cours d’une conférence de presse que le potentiel découvert au pays des Hommes intègres est « énorme, prometteur et encourageant ». Selon le directeur des aérodromes, navigation aérienne et sûreté, Hassane Ibrahim Koné, par ailleurs représentant du directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), cette étude intervient dans le cadre du projet OACI-UE, qui soutient 14 pays pour entre autres, réduire la consommation de carburant fossile dans l’aviation civile et les gaz à effet de serre. Suite aux recensements des matières premières, le consultant va analyser les différentes technologies adaptées à l’extraction des bio-carburants à l’en croire. L’un des deux points focaux du projet OACI-UE au Burkina Faso, Salifou Zango a indiqué que si les résultats de l’étude qui seront restitués en août prochain sont concluants, alors l’implémentation du biocarburant se fera de façon progressive.
La filière Jatropha apte à relever le défi
« Nous allons commencer par la production et l’utilisation de carburant alternatif de qualité inférieure pour les engins roulant au sol dès octobre prochain. Ensuite, avec des systèmes de raffinage à identifier, nous allons évoluer progressivement à l’horizon 2019 vers le carburant Jet A-1 pour les avions », a-t-il annoncé. A cet, effet, il a assuré que les producteurs des matieres premières et de bio-carburants seront appuyés pour relever le défi. En attendant cela, l’entreprise Belwett et plusieurs producteurs de jatropha présents à la conférence de presse se sont dit capables de satisfaire les besoins de l’aviation civile. « Belwett produit actuellement 1 444 litres de carburant par jour. Cependant, les équipements dont nous disposons nous permettent d’atteindre une production journalière d’un million de litres. Nous n’attendons que les commandes de l’ANAC et d’autres structures», a certifié le Larlé Naaba Tigré, promoteur de l’entreprise Belwett et de la filière Jatropha. L’OACI et l’ANAC sont-elles sûres de pouvoir pérenniser la production et l’utilisation de biocarburants dans l’aviation civile une fois commencée ? L’utilisation de bio-carburant n’engendrera-t-elle pas des hausses de prix des billets d’avion ? De l’avis de M. Zanga, la réponse à la première question des journalistes sera déterminée par les résultats de l’étude de faisabilité. S’agissant de la deuxième interrogation, il a soutenu qu’il n’y aura pas de répercussions sur le coût du transport aérien.
Eliane SOME