La coordination des Comités CGT-B de la Caisse nationale de sécurité sociale dit être inquiète sur le sort des travailleurs dans la mise en œuvre de la Caisse de dépôts et consignations (CDC) par l’Etat burkinabè. A travers une conférence de presse ce jeudi 18 mai à Ouagadougou, ladite coordination a dénoncé ce qu’elle qualifie de «confiscation des cotisations sociales des travailleurs par l’Etat burkinabè».
L’institution d’une caisse de dépôts et consignations par l’Etat burkinabè continue de créer des mécontents au sein des travailleurs de la CNSS. Pour eux, la CDC rappelle «le souvenir de la douloureuse expérience de la défunte Caisse nationale de dépôts et des investissements». «La faillite de la CNDI nous sert de leçon et de repère. Le personnel de la CNSS reste convaincu que la CDC et la CNDI, c’est un blanc bonnet, bonnet blanc», a martelé Seydou Koné, coordonnateur national des comités CGT-B.
Pour les conférenciers, la CDC sera «un tonneau des Danaïdes» comme l’a été la CNDI puisse que les syndicalistes n’ayant pas été associés dans le processus de sa mise en place. Dans la typologie des régimes de retraite, le Burkina Faso a fait le choix du régime de retraite par répartition. Dans un régime de retraite par répartition, les pensions sont versées aux retraités en utilisant les cotisations versées au même instant par les actifs. Dans un tel régime, les pensions sont toujours issues de la production courante et non d’une exhumation de la production antérieure que l’on aurait mise de côté. Et Seydou Koné de conclure : «C’est donc une vision erronée de croire que des milliards dorment à la CNSS.»
Par ailleurs, les comités CGTB dénoncent le fait que les organisations syndicales représentées par l’Unité d’action syndicale soient «royalement» mises à l’écart par le gouvernement dans le processus de création de la CDC alors que dans un régime de sécurité sociale, c’est un ensemble de droits et d’obligations réciproques qui lie travailleurs, employeurs et l’organisme public.
Présent pour soutenir ses camarades de lutte, Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina a indiqué que «les travailleurs ne se laisseront pas tromper par le gouvernement et que l’ensemble des travailleurs du Burkina doivent s’approprier cette lutte».