Le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB) en grève depuis le 8 mai 2017 n’est toujours pas satisfait des réponses apportées par le gouvernement à leur plateforme revendicative minimale constituée de 19 points. Les responsables du syndicat l’ont fait savoir ce mercredi 17 mai 2017 à Ouagadougou au cours d’un point de presse et ils prévoient une nouvelle grève allant du 30 mai au 16 juin prochain.
Séini Kouanda, le secrétaire général de la SATB a indiqué qu’après plusieurs jours de négociation avec le gouvernement, il y a eu des avancées sur certains points de la plateforme revendicative minimale. Cependant, précise t-il, «les propositions de réponses du gouvernement, dans leur ensemble, restent pour la plupart largement en deçà de nos attentes».
Pour lui, le blocage se situe surtout au niveau de quatre points de la plateforme. Il s’agit de l’institution du statut autonome de l’agent du Trésor, le régime indemnitaire de l’agent du Trésor, la relecture des textes portant conditions et modalités de répartition de la prime de rendement et le relèvement du taux minimal appliqué à la trésorerie net à 0,75 pour la détermination du montant du fonds commun.
Outre cela, la question de la dotation des services en personnel et en moyens suffisants demeure aussi en suspend car les réponses apportées par le gouvernement sont insatisfaisantes.
Par ailleurs, le syndicat a tenu à démentir les propos du ministre porte parole du gouvernement, Remis Dandjinou qui a affirmé selon eux que les négociations avec leur syndicat avaient abouti à 16 points d’accords sur un total de 19. A en croire M. Kouanda, le SATB ne se reconnait pas dans de tels propos et pour ce faire, il a même adressé une correspondance le 12 mai au Premier ministre pour lui faire savoir qu’il ne se reconnaissait pas dans cette information.
«Notre indignation se justifie par le fait que ladite information, en plus de jeter un discrédit sur le SATB, tend à exposer les travailleurs du Trésor à la vindicte populaire. Qu’à cela ne tienne, nous avons souhaité, dans la lettre adressée à son excellence, que tous les détails relatifs aux 16 points d’accord en question échappant totalement à notre connaissance nous soit transmis afin d’en prendre connaissance. A ce jour, aucune réponse du gouvernement ne nous est parvenue pour étayer nos lanternes» a indiqué M. Kouanda.
Par conséquent, le syndicat a décidé de durcir le ton. Déjà en grève du 8 au 12 mai et du 15 au 19 mai, le SATB a invité tous les agents du Trésor à observer un sit-in allant du lundi 22 au lundi 29 mai de 7 heures à 15 heures sur toute l’étendue du territoire national élargie aux consulats et ambassades du Burkina à l’étranger.
Si toute fois la plateforme revendicative minimale n’est pas satisfaite, les syndicalistes iront de nouveau en grève du 30 mai au 16 juin 2017. Et en cas de statu quo, ils prévoient de passer à la vitesse supérieure en observant un arrêt illimité de travail.
Séini Kouanda, a tout de même promis que leur syndicat « consciencieux » ne bloquera pas le paiement des salaires malgré les différents arrêts de travail : « A ce titre, notre bureau national, conformément aux conclusions des assemblées générales extraordinaires tenues par les 15 sections locales du SATB, a reçu quitus afin de prendre attache avec l’administration pour la mise en place exceptionnelle d’un dispositif pour ne gérer rien que les opérations ayant trait au paiement des salaires, des pensions et des pécules. Cette option a été envisagée en vue de montrer notre bonne foi à l’opinion publique ».