Le Comité national Kaizen/Burkina Faso (CONAKA-BF), une association visant la vulgarisation des règles de vie japonaise (5S), s’est présenté officiellement lors d’une conférence de presse, le mardi 16 mai 2017 à Ouagadougou.
Bien ranger, bien ordonner, bien nettoyer, rendre propre, être discipliné, sont cinq règles de vie, connues sous le nom de Kaizen et qui font la fierté du Japonais. Par le truchement de l’ambassadeur japonais au Burkina Faso, Masato Futaishi, des burkinabè ont décidé de se mettre en association pour vulgariser ces lignes de conduite au Burkina Faso. Le Comité national Kaizen /Burkina Faso (CONAKA-BF), un regroupement de structures associatives est ainsi né. A l’occasion d’une conférence de presse, tenue, le mardi 16 mai 2017 à Ouagadougou, les promoteurs de cette nouvelle association se sont présentés officiellement et ont décliné le plan d’actions qu’ils envisagent mettre en œuvre. La conviction des membres de cette association est que ce concept japonais, initié aux lendemains de la seconde guerre mondiale, sera bénéfique aux burkinabè s’ils l’intègrent dans leurs habitudes de vie. C’est pourquoi, de l’avis du président du CONAKA-BF, le Larlé Naaba Tigré, l’association s’est fixé pour objectifs de mettre ces 5 règles de vie à la portée de tous les burkinabè, pour renforcer les capacités humaines et contribuer au développement durable et inclusif du pays des Hommes intègres. Il s’agira pour eux, d’encourager les différentes catégories socioprofessionnelles à calquer leurs habitudes quotidiennes sur les valeurs défendues par cette philosophie. Des actions d’information, de sensibilisation, de formation et d’accompagnement seront donc développées à l’intention des professionnels et usagers des services de santé, des services publics et privés, de l’enseignement, des populations urbaines comme rurales et des organisations de la société civile. « Cette méthode de travail, qui a contribué à la prospérité du Japon, mérite d’être adoptée dans nos pays en quête d’émergence. J’en suis convaincu et le CONAKA-BF veut s’inspirer de ce modèle pour impulser une nouvelle dynamique de développement au Burkina Faso », a souligné le Larlé Naaba Tigré. De plus, se fondant sur des similitudes dans la culture des deux Etats, le président du comité a assuré que son pays est capable de maîtriser le concept Kaizen. « Le Burkina Faso est le pays des Hommes intègres. Les japonais le sont aussi, même s’ils ne se font pas appeler de la sorte. Les deux peuples ont le même sens de l’honneur. Ils sont tous les deux, des conquérants, des combattants et des courageux », a-t-il estimé. Il a été rejoint dans sa conviction par l’ambassadeur japonais qui a déclaré qu’au terme de son séjour au Burkina Faso, il est convaincu que le peuple est bien capable de s’approprier les 5 principes du Kaizen. Quels exemples d’amélioration espèrent-ils apporter dans la société burkinabè ? Quelles seront les formes d’actions qu’ils entreprendront ? Ont-ils la conviction que les populations seront réceptives à ce concept dans la mesure où l’on assiste à la montée de l’incivisme ? Telles ont été, notamment les préoccupations de la presse. Le bureau exécutif du CONAKA-BF s’est montré confiant. A titre d’exemple, des mérites de ces règles de conduite, le Larlé Naaba Tigré a soutenu qu’il ne saurait y avoir de perte de dossiers dans les services, si la logique de l’ordre et du rangement était intégrée dans les mentalités de tous. Autant que les gaspillages n’auraient pas cours non plus, si la discipline et l’ordre étaient des principes de vie. Sur ce point, la responsable à la formation du CONAKA-BF, Safiata Kaboré a confié que des élèves de l’école privée Sainte Famille de Ouagadougou se sont « métamorphosées », après avoir décidé d’adopter les lignes directrices du Kaizen dans leurs habitudes quotidiennes. Selon le vice-président de l’association, Ousséini Ouédraogo, même si le concept semble abstrait, sa mise en œuvre opère rapidement des changements et le bénéfice est immédiat, sur tous les aspects de la vie (sanitaire, économique, académique, professionnel…). C’est le secret de la réussite du Japon à l’issue de la deuxième guerre mondiale, a-t-il assuré. « Quand les japonais font la grève, ils ne ferment pas boutique. Ils travaillent deux fois plus », a renchéri Ousséini Ouédraogo. Il a confié, in fine, que leur objectif à long terme est de voir des burkinabè de type nouveau ayant adopté des comportements efficaces. Selon les promoteurs, l’adhésion au CONAKA-BF est ouverte à toute association intéressée qui épouse les idéaux du concept Kaizen. De même, des personnes physiques et morales peuvent y adhérer.
Fabé Mamadou OUATTARA