Les organisations syndicales des médias privés du Burkina Faso ont demandé dimanche l'apurement des factures impayées que l'Etat leur doit depuis des années, a-t-on appris de source officielle.
"Ce n'est pas la charité que nous demandons. Nous réclamons le paiement de prestations que nous avons réalisées pour l'Etat et qui, en retour, ne respecte pas ses engagements", ont écrit les organisations des médias privés du Burkina Faso dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre.
Pour les organisations professionnelles des médias privés, "le non-paiement des créances de la presse privée, semble obéir à une forme de censure que l'Etat, à travers ses institutions et ses démembrements, exerce de manière pernicieuse sur un instrument clé de la démocratie".
Les patrons de presse privée soulignent que cette lettre ouverte tient donc lieu de préavis pour toutes les actions nécessaires que les entreprises de presse privées seront amenées à entreprendre ultérieurement pour sauver les espaces de liberté et tous les autres acquis qu'elles ont chèrement arrachés.
Par conséquent, les organisations syndicales se réservent le droit d'entreprendre désormais toute initiative qu'elles jugeront utiles en vue d'obtenir le recouvrement intégral de leurs créances.
"Les promoteurs d'entreprises privées qui ont toujours privilégié la voie du dialogue et de la négociation, se sentent frustrés de cette négation de leur situation", précise la lettre ajourant que "la presse qui évoluait déjà dans un environnement caractérisé par la précarité, a du mal à tenir et à faire face à ses multiples charges".