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Sidwaya N° 7456 du 10/7/2013

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Mois de Ramadan - Pas de hausse sensible des prix pour le moment
Publié le jeudi 11 juillet 2013   |  Sidwaya




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Les Burkinabè ont entamé hier le jeûne de Ramadan dans un contexte de vie chère. Mais à Ouagadougou les prix des produits n’ont pas connu de hausse sensible. C’est le constat qu’a pu faire une équipe de Sidwaya.

Hier au marché Sankar yaar, les commerçants pour la plupart musulmans, n’ont pas appliqué de nouveaux prix. Du moins, selon le constat établi par une équipe de Sidwaya. Cette période était dans les années antérieures, une occasion pour certains commerçants d’augmenter le prix des produits de grande consommation, rendant ainsi difficile le sacrifice des musulmans. Ce mercredi 10 juillet 2013, une équipe de Sidwaya a fait un tour dans certaines boutiques de la capitale pour voir comment évoluent les prix des denrées. Celui du sucre et bien d’autres produits sont restés inchangés. Dans l’ensemble, le constat est qu’il n’y a pas de grande variation en ce début de Ramadan.
Anasse Sawadogo est commerçant. Dans sa boutique, il vend toutes sortes de produits notamment, ceux qui sont plus recherchés en ce moment comme le sucre, le riz, les jus de fruits et l’huile. « Il n’ y a pas d’affluence de clients pour le moment. Le prix des produits n’a pas augmenté. J’aurais appris que le ministre en charge du commerce, a dans un communiqué, interdit l’augmentation des prix de certains produits. Mais tout dépend des importateurs. Si le prix de vente en gros connaît une hausse, les détaillants sont obligés de vendre plus cher pour s’en sortir », laisse-t-il entendre. Et à son voisin Harouna Tiendrebéogo de renchérir : « Pour le moment, il n’y a pas d’inflation de prix sur le riz. Le riz est à 16 000 FCFA, et certaines qualités sont vendues en-dessous de ce prix même. Quant au sucre, on a observé une légère hausse de 5000 FCFA sur la tonne ». Il invite les autres commerçants à ne pas trop jouer sur le prix des produits, afin de permettre aux musulmans de passer aisément cette période bénie. François Ouédraogo, également commerçant, confirme la version des deux précédents intervenants, mais reste inquiet. « Rien n’a changé pour le moment, mais d’ici à trois jours, le prix des denrées peut augmenter. C’est une période de grande consommation et c’est donc souvent la pénurie qui entraîne la flambée des prix », laisse-t-il entendre. Harouna Zoundi, qui n’est pas dans le domaine des denrées alimentaires mais plutôt dans le commerce des intrants agricoles, ne partage pas du tout son avis.
« Souvent, ce sont les commerçants qui créent la pénurie pour spéculer sur les prix.

La communauté musulmane condamne la spéculation sur le prix des denrées

Les hommes sont des opportunistes, donc nous attendons d’ici à trois jours pour voir l’évoluton faite des prix sur le marché. La dernière frais que j’ai payé du sucre, le prix du carton était autour de 18 000 FCFA », relève-t-il. Et d’inviter les importateurs à redoubler d’efforts pour permettre à la population d’avoir des denrées à moindre coût. « A l’égard des autorités, qu’ils essayent de canaliser le prix des produits. Je souhaite vraiment que les prix soient régulés pour permettre aux musulmans de passer le carême dans de meilleures conditions », lance t-il.
Le secrétaire général de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF), El Hadj Moussa Semdé, a appelé les importateurs à tenir compte de la rétribution divine pour faciliter l’accès des musulmans aux denrées alimentaires. « Tout le monde sait que ce mois est béni, c’est un mois où les actes de bienfaisance sont fortement rémunérés par Dieu. Ceux qui pensent qu’ils peuvent spéculer pour s’enrichir pendant ce mois de jeûne, qu’ils sachent que ce n’est pas digne d’un vrai musulman », indique-t-il. Il explique l’inflation des prix par le fait que le carême est une période de grande consommation. « C’est une période où il faut aider les parents, les voisins et les frères musulmans. Il ne faudra pas attendre une période où tout le monde cherche à se faire pardonner ses pêchés pour vendre cher, ce qu’on peut vendre à un prix acceptable », interpelle-t-il. Pour lui, cette période est très difficile pour les musulmans. Il a souhaité que des moyens puissent être trouvés pour revenir à des prix acceptables, afin de permettre aux Burkinabè de faire face à la vie chère au-delà de cette période. El Hadj Semdé reconnaît que des efforts sont faits par le gouvernement. « Le problème de la vie chère n’est pas propre au Burkina Faso, c’est un problème mondial. Nous exhortons les autorités à persévérer dans leur combat pour soulager la population. Que la population soit également patiente, car si nous ne gérons pas de façon intelligente nos difficultés, nous pouvons aboutir à des choses plus graves », recommande-t-il. Il invite enfin les musulmans à faire le jeûne si possible, à faire des efforts pour éviter les interdits et à aider leur entourage pendant le mois de jeûne musulman.


Adama SEDGO
Augustin NIKIEMA

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