La région du Centre-Nord accueille la 20e édition de la Journée nationale du paysan (JNP), du 11 au 13 mai 2017. Le Comité d’organisation met les petits plats dans les grands pour réussir l’évènement, même si dame nature règne en maître et impose un autre chronogramme.
Le monde rural s’est donné rendez-vous à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, pour tenir la 20e édition de la Journée nationale du paysan (JNP). Dans la nuit du 10 au 11 mai, une pluie accompagnée d’un vent violent s’est abattue sur la ville, remettant à plat le travail de la commission installation. En effet, elle a dévasté les tribunes des officiels, des hangars et certains stands dressés la veille. La « galère » des prestataires s’est poursuivie jusqu’à 10 heures, à cause de la pluie matinale qui a arrosé la ville. Sur le site de la cérémonie, seule la tribune officielle est présentable aux environs de 10h30. Le génie militaire y fait quelques aménagements, la décoration est retouchée. Chargé d’aménager le lieu de la cérémonie officielle, Ismaël Zamtako et ses hommes érigent les hangars devant être occupés par les participants. Ils doivent monter une dizaine de tentes. A notre passage, seulement deux étaient dressées. Mais le jeune Zamtako promet que tout sera en place pour accueillir les festivaliers. «Il reste quelques bâches à convoyer sur le site. Comme nous sommes nombreux, tout sera prêt. Toutes les tentes prévues seront dressées», affirme-t-il avec assurance. Sur l’aire d’exposition de la foire, les ouvriers s’attellent à remettre en place le dispositif sous le regard « accusateur » de certains exposants, spectateurs impuissants du désastre de dame nature. «On fait de notre mieux pour que ça aille vite. Il y a beaucoup de stands à refaire, ce n’est pas du tout facile», confesse Boukary Ouédraogo, l’un des ouvriers.
Le désarroi des exposants
Le stand d’exposition du Programme national des bio-digesteurs (PNB) a échappé à la furie du vent. Le chargé du suivi-évaluation de ce programme, Alain Dah, salue la réactivité des membres de la commission installation qui s’affairent à redresser les hangars, mais reconnaît que ces désagréments porteront un coup sur le démarrage des activités et l’animation de la foire. Rasmatou Sawadogo n’a pas eu la même chance que la délégation du PNB. Le vent de la veille a eu raison du stand où elle prévoit exposer du gâteau et de la farine faits à base de la patate douce. «Pour moi, à l’heure-là il devait y avoir de l’animation, des visiteurs, mais tout est à terre. On attend qu’ils finissent, on n’a pas d’autres choix», fulmine-t-elle. Sanoussa Sawadogo, de Control national production (CNP) est logé dans le rang de ceux qu’on peut appeler «malheureux».
Une partie du riz, du couscous et de la farine à faire valoir durant la fête, a été touchée par les eaux de pluie. «Hier (10 mai), on est venu réceptionner notre stand, et déposer nos marchandises. Mais avec la pluie de ce matin (11 mai), le hangar est tombé et certains de nos produits ont été abîmés par l’eau. On se demande ce qu’on va faire maintenant», explique le jeune homme. Expérience douloureuse pour cette entreprise qui est à sa première participation. La salle polyvalente a été réservée pour les échanges directs entre le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et le monde rural. Ici, plusieurs membres de la commission matérielle installent les chaises, la décoration étant effective.
1000 participants et 200 exposants attendus
Pour réussir l’événement, le Comité d’organisation (CO) a mis en place 13 commissions. « A ce jour, toutes les commissions sont à pied d’œuvre pour mener les activités préparatoires afin d’accueillir les acteurs du monde rural », informe la présidente du CO, Nandy Somé/Diallo, par ailleurs gouverneure du Centre-Nord. Depuis près d’une semaine, les commissions hébergement, restauration, santé… s’attellent à réserver un séjour agréable aux 1000 participants et aux 200 exposants de produits agro-sylvo-pastoraux du Burkina Faso.
La ville de Kaya souffre du manque d’eau et d’électricité. «Pour la question d’eau, très cruciale, des dispositions ont été prises pour approvisionner les sites d’hébergement. Pour ce qui est de l’électricité, cela ne dépend pas trop de la ville, puisque nous sommes connectés à la ligne électrique de Ouagadougou. Si ça va dans la capitale, ça va à Kaya aussi. Toutefois, des mesures palliatives sont prises notamment des groupes électrogènes au cas où», rassure Mme la gouverneure. Du côté de la sécurité également, «il n’y a pas d’inquiétudes à se faire», selon Nandy Somé/Diallo. Depuis près de trois jours, des patrouilles des forces de défense et de sécurité sont effectives et des piquets ont été installés un peu partout. «Les responsables de la sécurité ont pris des mesures idoines, pour rassurer la population et l’ensemble des invités», soutient-elle.
Les difficultés sont d’ordre financier. Etant donné que les ressources financières ne suffisent jamais, le comité d’organisation a budgétisé les activités essentielles. Les prestataires sont payés après avoir exécuté le marché. «S’il y a un besoin quelque part, la commission concernée produit une facture, on monte les contrats en bonne et due forme, le service est exécuté avant que le prestataire ne soit payé», indique la présidente du comité d’organisation.
Djakaridia SIRIBIE