Pour le meilleur ou pour le pire, les murs sont à la mode. Au Moyen-Orient ou en Amérique, de nouveaux remparts obstruent l’horizon des nomades. Au cœur du Sahel, Marto, lui, maquille les briques ouagalaises comme si le trompe-l’œil lézardait joyeusement les murailles
Dans un environnement à l’architecture minimaliste ou improbable, farci de monuments kitsch et lissé par la patine brune de la latérite, les vrais paysages ont toujours été les foules, aussi multicolores que fugaces. Le peintre urbain, Marto, semble les attraper au vol pour les immortaliser sur les murs de la capitale burkinabè, non sans les passer à la moulinette de son graphisme sarcastique.
À l’arrière d’une bicoque, une mama attache dans son dos un toubab moustachu devenu poupon africain. Dans un « six-mètres » (petite rue non goudronnée, théoriquement de 6 m de large), un enfant en surpoids promène en laisse un curieux animal de compagnie : son téléphone portable. Sur un muret, un poisson fumeur pêche un pêcheur…
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