La lutte contre l’apatridie a fait un pas de plus mardi 9 mai en Afrique de l’Ouest. Un sommet réunissait à Banjul le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), aussi en charge de l’apatridie, et les Etats de la Cédéao. Après la déclaration d’Abidjan en 2015, un plan d’action a été signé par les ministres de la Cédéao pour s’entendre autour de mesures concrètes afin de mettre fin à la situation d’apatridie. Une première au monde. Car être apatride, soit sans nationalité, a beaucoup de répercussions sur la stabilité des pays et la vie quotidienne des personnes concernées.
Pour cette jeune fille de 21 ans, être apatride c’est une réalité de tous les jours. A sa naissance, en Gambie, elle n’a pas été enregistrée. Et impossible ensuite d’être régularisée sans la présence de son père, dont elle a perdu la trace. Aujourd’hui, elle ne peut rien faire. « J’étais à l’école, mais je n’ai pas pu continuer car je n’avais pas de papiers. Je ne peux pas avoir d’emploi car je n’ai pas de papiers. Même à l’hôpital, je n’y vais plus, ils me traitaient comme une étrangère et je devais payer plus. C’est comme si je n’étais personne. J’ai l’impression de ne pas exister », témoigne-t-elle.
Volker Türk, haut-commissaire assistant pour la protection du HCR, se félicite que la Cédéao prenne aujourd’hui le problème à bras le corps. « Il y a des problèmes de documents. Ça a déclenché des conflits dans le passé. Ça montre qu’il y a un lien entre les questions de développement, les questions de sécurité et le fait qu’il y a des apatrides », souligne-t-il.
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