Ouagadougou – Près de deux ans après leur déguerpissement de la zone à vocation pastorale de Kabonga, les 7000 habitants de Kounkoufouanou (70km de Fada N’Gourma) attendent toujours du gouvernement burkinabè, des mesures urgentes pour leur permettre de vivre dignement.
Cela fait bientôt deux ans que la population de Kounkoufouanou cherche des solutions à sa situation précaire. Avec l’appui de certaines organisations de la société civile ainsi que d’organisations non gouvernementale, elle se débat comme elle peut afin de subvenir à ses besoins vitaux.
Ce mardi, lors d’un point de presse, elle a, de nouveau, attiré l’attention des décideurs sur sa situation et interpellé les gouvernants sur cette affaire. Ne sachant où aller, car aucune autre zone ne lui a été proposée, elle remet son sort à l’autorité.
Les représentants de la population déguerpie demandent la reprise du dossier Kounkoufouanou afin de résoudre clairement la question de la délimitation de la zone pastorale de Kabonga, le dédommagement des membres de la communauté pour les pertes subies lors de déguerpissement, la prise de mesures urgentes pour leur permettre de jouir de leurs droits fondamentaux notamment le droit à l’alimentation.
Certains, ne sachant où aller, s’y sont réinstallés dans des conditions difficiles. «Nous dormons sous des hangars et des huttes», a rappelé Moussa Diabouga, un des animateurs de la conférence de presse.
En rappel, le 16 juin 2015, les habitants de Kounkoufouanou, agglomération rurale fondée en 1983 et située à environ 70 Km de Fada N'Gourma, ont été déguerpis par des Forces de défense et de sécurité, en application d'une décision prise par le conseil des ministres, en sa séance du 18 février 2015, au motif qu'ils étaient installés dans une zone à vocation pastorale érigée en 2004.
«Ce jour-là, les Forces de l’ordre ont mis à feu et à sac nos habitations. Beaucoup d’entre nous ont été tabassés dont des femmes et des enfants. Certains ont été arrêtés et conduits derrière les barreaux. Nos maisons ont été brulées avec tout ce qui s’y trouvait. Nos réserves alimentaires sont parties en fumée. L’unique école où nos enfants pouvaient recevoir l’éducation a été fermée laissant nos enfants dans la rue. L’accès de l’unique source d’eau, la pompe du village, nous a été coupé», pouvait-on lire dans la déclaration liminaire.
bl/ata
Agence d’information du Burkina