Les avocats du président déchu Blaise Compaoré et de ses 34 ministres ont claqué lundi la porte du tribunal de Ouagadougou, après le refus de la Cour d'arrêter le jugement et de trancher sur les fondements même de l'existence de cette cour.
"Nous avocats assermentés qui avons juré de faire tout pour que le droit soit dit en toute circonstance et en tout lieu, pensez-vous que nous pouvons être à l'intérieur d'une même juridiction qui piétine jusque-là la Constitution ? Nous ne pouvons pas. C'est la raison pour laquelle nous leur avons dit poliment que nous partons", a déclaré Antoinette Ouédraogo, l'une des conseils des accusés.
Dans un communiqué, la Haute cour de justice chargée de juger l'ex-président Blaise Compaoré et les membres de son dernier gouvernement avait dénoncé la "mauvaise foi" des avocats des accusés qui estiment que la Cour "viole" les droits de la défense.
La Cour explique que selon ses textes, n'étant pas présents à l'audience et au regard des dispositions qui encadrent l'intervention de l'avocat en matière pénale devant les juridictions du Burkina Faso, les conseils des prévenus absents "ne peuvent être autorisés à plaider devant la Cour".
Les avocats de la défense rejettent la Haute cour car, selon eux ses verdicts ne peuvent faire l'objet d'aucun appel ou recours.
Ils ont également dénoncé les lois portant sur la composition et le fonctionnement de la Haute cour de justice qui ont été adoptées en juin 2015, alors que les faits sont été commis en fin octobre 2014.