Ouagadougou-L’ex président burkinabè Blaise Compaoré, accusé de complicité d’homicide volontaire dans la répression de l’insurrection populaire de 2014, veut à travers une justice ’’équitable’’, ’’expliquer à son peuple’’, qu’il n’avait pas donné l’ordre de tirer sur les manifestants, a assuré hier jeudi son avocat français Me Pierre Olivier Sur.
’’Le président Blaise Compaoré m’a dit que lorsque vous considérerez, vous avocat (Pierre Olivier Sur, ndlr), ancien bâtonnier de Paris, que les règles de droit sont respectées et qu’on me garantit un procès équitable, je viendrai, car je veux m’expliquer. Je ne veux pas faire la politique de la chaise vide, je veux être là, je veux parler via le juge à mon peuple’’, a déclaré jeudi Pierre Olivier Sur.
L’avocat dont les propos ont été rapportés vendredi par le quotidien public Sidwaya, s’exprimait après que la Haute-Cour de Justice l’eut empêché de plaider pour M. Compaoré, en raison de son absence.
Toutefois Me Sur estime que l’ex-président ne peut pas encore se présenter devant la Cour, car selon lui, les conditions d’une justice «équitable» sont loin d’être réunies, poursuit le journal.
’’Blaise Compaoré mérite qu’on lui donne la parole, qu’il explique ce qui s’est passé, qu’il explique qu’il avait donné l’ordre de ne pas tirer et qu’il avait indiqué partout qu’il voulait qu’il n’y ait aucun mort. Et quand il a compris que les choses étaient en train de vriller, immédiatement, il est parti. Voilà ce qu’il veut exprimer à son peuple via les juges’’, a poursuivi l’avocat, selon la même source.
Le procès impliquant l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, ainsi que des ministres de son dernier gouvernement, repris hier jeudi, a été de nouveau renvoyé au lundi 8 mai prochain.
Ils sont poursuivis pour ’’complicité d’homicides volontaires et coups et blessures volontaires’’, supposés commis par eux, lors de la répression sanglante de l’insurrection populaire d’octobre 2014.
Blaise Compaoré, toujours réfugié en Côte d’Ivoire, est poursuivi en tant que ministre de la Défense de l’époque.
L’insurrection populaire de fin octobre 2014 avait occasionné une trentaine de morts, plus de 600 blessés et de nombreux dégâts matériels dont l’incendie du siège de l’Assemblée nationale.
mz-ata