Ouagadougou - L'opération militaire française contre des jihadistes à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso "n'est pas terminée", a affirmé mardi à Ouagadougou le commandant de la force Barkhane, le général Francois-Xavier de Woillemont.
"Je peux dire aux terroristes que ce n'est pas terminé", a déclaré à la presse le général de Woillemont, après une audience avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
"La lutte contre les groupes terroristes est une oeuvre de longue haleine (...) il faut venir, revenir, et ensuite laisser une présence permanente", a poursuivi le général en évoquant l'opération Bayard qui a eu lieu ce week-end, et au cours de laquelle la force française Barkhane a annoncé avoir tué ou capturé une vingtaine de jihadistes.
L'opération, menée notamment avec des forces aériennes (hélicoptères et avions de chasse), s'est déroulée ce week-end au sud-ouest de Gao (Mali), dans la forêt de Foulsaré, une zone à cheval entre le Mali et le Burkina où un soldat français avait été tué le 5 avril dernier.
"Cette opération s'inscrit dans une suite des opérations qu'on mène dans une zone où nous savons que les terroristes viennent se réfugier", a expliqué le général, estimant qu'une autre opération menée fin mars par Barkhane avec les armées du Burkina et du Mali "avait également eu d'excellents résultats, mais pas définitifs sur l'ennemi".
"Le but final de ces opérations, c'est de débarrasser les populations des terroristes qui les harcèlent, les empêchent de vivre une vie normale", a souligné le commandant de la force Barkhane.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali par l'intervention française Serval en 2013. Mais des zones entières du pays échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.
Ces derniers mois, les combattants du mouvement Ansarul Islam du Burkinabè Malam Ibrahim Dicko se sont montrés particulièrement actifs, signant notamment en décembre une attaque meurtrière contre l'armée burkinabè (12 morts) qui a traumatisé le pays.
Le Nord du Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d'attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015. Les habitants de la zone vivent dans la psychose des attaques qui ont déjà causé la mort de plusieurs civils. Les forces de sécurité semblent pour le moment incapables d'enrayer ces attaques.
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