Premier du genre sous l’ère Roch Marc Kaboré, le meeting populaire de protestation de l’opposition politique burkinabè aura drainé du beau monde à la maison du peuple de Ouagadougou ce samedi 29 avril 2017. Après un an de pouvoir MPP, l’opposition politique estime que «le Burkina stagne».
A l’occasion de ce meeting, le Chef de file de l’opposition (CFOP) a dévoilé sa plateforme politique qui servira désormais de base d’interpellation du gouvernement. Le document en question, selon Jean Hubert Bazié, de la Convergence de l’Espoir, «sera réactualisé chaque année en y soustrayant les questions pour lesquelles l’opposition juge l’action du gouvernement satisfaisante et en y ajoutant les nouveaux échecs constatés». Il ajoute d’ailleurs que le document en question préfigure «l’architecture de ce qui pourrait le moment venu, être un programme commun à tous les partis d’opposition pour proposer aux Burkinabè l’alternative qu’ils attendent déjà».
Sur la gouvernance politique et juridique, l’opposition, par la voix de Léonce Koné, du CDP, invite le président du Faso à «engager une concertation» avec toutes les parties prenantes dans l’optique de déterminer le «moment le plus opportun pour opérer ce passage à la Vème République». Adama Sosso secrétaire général de l’UPC a abordé pour sa part la gouvernance économique et du développement. Il a invité le Président Kaboré à «proposer en urgence un plan de relance des unités de production à l’arrêt» et à veiller à accroître de manière «substantielle» la production énergétique du pays en libéralisant le secteur tout en s’assurant que cela se passe dans des conditions de transparence. Sur le plan de la gouvernance sociale, la députée Marie Rose Sawadogo/Ouédraogo de l’ADF/RDA propose pour un développement de l’enseignement supérieur, de «faire élire les présidents d’universités par leurs pairs».
«Le MPP a trahi l’idéal de l’insurrection»
Pour Zéphirin Diabré, «l’actuel parti au pouvoir a trahi l’idéal de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014». Selon le CFOP, il n’y a nul doute que «les dirigeants du MPP ont peur de la colère du peuple et c’est pourquoi ils passent le temps à diaboliser le CDP le jour et passe dans la nuit pour récupérer les membres de ce même parti en pièces détachées». Le CFOP dans sa pluralité conclut que «le MPP gère mal le Burkina Faso». Il martèle en plus qu’ «au lieu d’être la solution, le MPP est devenu un véritable problème pour le pays». Pour le CFOP donc, le MPP devrait revoir sa copie au risque de subir les conséquences d’une seconde insurrection populaire.
Sur les 27 années de gestion sous Blaise Compaoré
Zéphirin Diabré pose la question de savoir avec qui Blaise Compaoré a-t-il géré ce pays pendant les 27 ans et qui a profité de toutes ces années de gestion ? Ce qui lui a valu d’ailleurs les félicitations de Mahamadi Kouanda, un ténor du CDP. Pour "Zeph", «les leaders du MPP sont mal placés pour donner des leçons de morale et pour dire qui doit fréquenter qui dans ce pays».