Ouagadougou (Burkina Faso) - Le procès de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré et des membres de son dernier gouvernement, a été renvoyé au 4 mai prochain, peu après son ouverture, jeudi matin au Tribunal de grande instance de Ouagadougou.
En formulant la demande de renvoi, le bâtonnier Mamadou Sawadogo s’est appuyé sur l’absence des avocats motivée par la tenue de la rentrée solennelle du Barreau burkinabè, ce jour-même à Ouagadougou et ce jusqu’au 29 avril.
«Après concertation, la cour a décidé de renvoyer l’audience au 4 mai prochain», a alors déclaré le président de la Haute cour de justice (HCJ), Mathieu Bèbrigda Ouédraogo.
Il avait, dans un premier temps, fixé le renvoi du procès au mercredi 3 mai, avant de retenir la date de jeudi 4 mai, après quelques explications avec le parquet et les représentants des avocats.
Auparavant, M. Ouédraogo avait procédé à l’appel des inculpés et des membres de leurs différents conseils.
En dehors de Blaise Compaoré et de quatre autres membres de sa dernière équipe gouvernementale, tous les autres ministres de ladite équipe dont le Premier ministre Luc Adolphe Tiao étaient présents physiquement à l’ouverture de l’audience. Ils avaient tous présents l’air serein.
En plus des inculpés et de certains de leurs avocats, il y avait dans la salle d’audience de la TGI, des témoins au nombre desquels le général Gilbert Diendéré (actuellement incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées, dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015).
Les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré sont poursuivis pour «complicité d’homicide volontaire» et «coups et blessures volontaires», en raison de leur participation au Conseil des ministres du 29 octobre 2014, au cours duquel il a été décidé de prendre une réquisition complémentaire spéciale faisant appel à l’armée pour maintenir l’ordre avec usage d’armes à feu.
Cette réquisition portait la signature du PM d’alors, Luc Adolphe Tiao. Interrogé par les journalistes, l’ex Premier ministre Tiao a dit qu’il avait confiance en la justice. «Je n’ai pas peur, il n’y a rien à craindre», a déclaré Luc Adolphe Tiao.
L’insurrection a occasionné une trentaine de morts, plus de 600 blessés et de nombreux dégâts matériels dont l’incendie du Parlement et de l’hôtel Indépendance.
Ce soulèvement était une réponse au désir de Blaise Compaoré et de son clan de modifier la Constitution burkinabè afin de se maintenir au pouvoir, après 27 ans de magistère.
ALK/cat