« Le président Compaoré se porte bien en Côte d'Ivoire et n’a pas pris une seule ride», déclare l’avocat de l’ancien homme fort du Burkina. Pour autant, Blaise Compaoré n’assistera pas au procès qui s’ouvre ce jeudi 27 avril pour déterminer la responsabilité des violences meurtrières qui ont conduit à l’effondrement de son régime en octobre 2014. Il encourt la peine de mort, tout comme l’ensemble des ministres de son gouvernement avant la chute, accusés tous de «complicité d'homicide volontaire » et « coups et blessures ».
Le procès de l’ancien régime qui s’ouvre ce jeudi 27 avril à Ouagadougou devant la Haute Cour de justice, est très attendu au Burkina Faso, et cela malgré l’absence de son chef Blaise Compaoré dans le box des accusés. Exilé en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été chassé du pouvoir il y a trois ans par des manifestations massives mettant fin à presque trois décennies de règne sans partage, l’ancien homme fort du pays ne comparaîtra pas devant le tribunal sous prétexte de l’irrecevabilité des poursuites engagées contre lui. « Cette affaire est grevée de vices procédurales au point que je ne suis même pas sûr de pouvoir défendre le président Compaoré in absentia », déclare l’avocat français de l’accusé Pierre-Olivier Sur. Tout comme Compaoré, six autres de ses anciens ministres sur les 34 personnes poursuivies par la justice n’ont pas répondu aux convocations.
Les Burkinabè attendent toutefois avec impatience ce procès qui a toutes les chances d’être « ce grand moment de vérité » qu’appelle de tous leurs vœux les mouvements de la société civile. Les ONG dont le « Balai citoyen » font depuis trois ans le siège du gouvernement pour que celui-ci accélère les travaux de sa justice, permettant de déterminer la responsabilité des autorités de l’époque dans la répression meurtrière de l’insurrection de 2014. C’est l’un des dossiers que l’actuel président Roch Marc Christian Kaboré a trouvé sur son bureau après son investiture en décembre 2015.
... suite de l'article sur RFI