Le Mouvement «Plus rien ne sera comme avant» (M/PRSCA) a échangé avec les hommes de média au cours une conférence de presse ce mercredi 26 avril 2017 à Ouagadougou sur trois sujets qui font l’actualité au Burkina Faso. Il s’agit notamment de la question de la Haute cour de justice, la protestation contre le dossier du coup d’Etat de septembre 2015 et des «pitreries» de la Coder.
Selon le Coordonnateur national du M/PRSCA, Idrissa Nogo, pendant 27 ans, la Haute cour de justice a été mise délibérément en « hibernation pour permettre au clan présidentiel, aux ministres et autres commerçants d’organiser impunément les malversations, la confiscation de la manne financière et les enlèvements et disparitions suspects de Burkinabè ». Toujours selon ses dires, 22 ans après, la Haute cour de justice a rattrapé ceux-là même qui l’ont créée pour aussitôt les étouffer.
Le M/PRSCA salue et félicite le « courage » et l’espoir « d’indépendance » de cette juridiction qui a la lourde tâche de juger le dernier gouvernement de Blaise Compaoré car, par ce jugement, dit M. Nogo, « le soleil de l’indépendance irradie la Haute cour de justice et l’espoir renait chez les Burkinabè et ce bout de chemin attendu pourrait moralement soulager les Burkinabè ».
S’agissant du second sujet à savoir « le supposé fricotage » du dossier du coup d’Etat de septembre 2015 par la Justice militaire contre lequel le M/PRSCA proteste, ce mouvement se demande deux ans après, qu’est-ce que la Justice militaire attend pour « vider objectivement ce dossier ténébreux afin de permettre aux Burkinabè en peine d’organiser définitivement leur deuil et de nettoyer leur rancœur étouffante ». « L’espoir judiciaire doit impérativement reprendre vie car, le doute a gagné fort longtemps une grande opinion nationale sur une justice militaire en perte de confiance qui joue avec les nerfs des Burkinabè », a lancé le coordonnateur du mouvement.
Pour ce qui concerne la Coder, M. Nogo a laissé entendre que les hommes et les femmes qui l’animent « ne sont plus dignes de conduire les Burkinabè dans les verts pâturages car, ils sont pétris de contradictions ». Pour lui, ce sont eux qui ont « saoulé Blaise Compaoré en le chatouillant, ce sont eux qui ont chanté dans son oreille en lui rappelant qu’il est le conservateur en chef du Burkina et qu’il peut régner « ad vitam aeternam » sur les Burkinabè. Pour eux Blaise Compaoré était leur lumière mais, ils ont éteint leur propre lumière ».
Sur la question de savoir où en est-on avec le litige qui oppose M. Nogo à certains membres du M/ PRSCA, le coordonnateur national a refusé de répondre à toutes les questions des journalistes qui entraient dans ce cadre. Il leur a promis qu’une conférence de presse sera organisée à cet effet. Pour la participation de son mouvement au meeting de l’opposition prévue pour ce 29 avril, M. Nogo a indiqué qu’en tant qu’une OSC, il a sa directive qui est différente de celle des partis politiques. Pour ce faire, il attend de voir les termes de références (TDR), les apprécier et la suite viendra.