Dans le cadre de ses missions d’accompagnement des médias dans le traitement de l’information liées aux questions sécuritaires, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a mis en place un programme d’urgence sur le thème «Médias et sécurité» à la suite de rencontres d’échanges qu’il a organisées avec les media et les Forces de défenses et de sécurité. La cérémonie du lancement officiel dudit programme a eu lieu ce vendredi 21 avril à Ouagadougou.
Ce programme se présente donc comme une réponse aux préoccupations soulevées par les medias et les FDS et s’inscrit, selon le directeur général de l’Observation des medias, Jean Paul Toé, dans la vision du CSC pour une presse libre et davantage professionnelle. «La particularité du terrorisme impose aux médias et aux citoyens une rigueur dans le traitement et la consommation de l’information, d’où la nécessité d’accompagner les médias et les citoyens dans cette tâche délicate d’information et de préservation des intérêts fondamentaux de notre chère patrie», a expliqué le directeur de l’Observation des médias.
Aux dires de M. Toé, ce programme vise trois objectifs. Il s’agit de former les journalistes sur le traitement de l’information à caractère stratégique dans un contexte d’insécurité ; de sensibiliser les citoyens sur la consommation responsable de l’information afin d’éviter la psychose suite aux rumeurs, et d’assurer une régulation de proximité sur le traitement des informations à caractère sensible.
Le programme d’urgence «Médias et sécurité» comporte trois volets à savoir la formation des journalistes des 13 régions du Burkina Faso sur le traitement de l’information liée aux actes de violences, la réalisation et diffusion de microprogrammes de sensibilisation. M. Toé a précisé que ces microprogrammes sont destinés au grand public et aux journalistes. Ils visent ainsi à sensibiliser les journalistes professionnels et les web-activistes sur les précautions à prendre dans le cadre de la publication des informations à caractère stratégiques et sensible dans le but de préserver la paix sociale.
Aussi, ces microprogrammes visent à sensibiliser les citoyens afin de susciter en eux un esprit critique et de discernement dans la consommation de l’information et les préparer à résister entre autres à la désinformation, à la rumeur. S’agissant du dernier volet qui est la régulation de proximité, elle consistera pour le CSC à mettre en place un dispositif spécial de veille sur les informations publiées. «Ce dispositif vise à faciliter la saisine de l’institution pour tout cas de manquement lié au traitement médiatique des actes d’insécurité. Une campagne de communication sera faite à cet effet. Il vise en outre à faciliter la collecte et le traitement des manquements par les agents du CSC et enfin à l’élaboration et à l’édition d’un Guide de traitement de l’information liée aux questions sécuritaires», a précisé M. Toé
Le parrain de la cérémonie, le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, a salué la pertinence de l’initiative du CSC à travers le lancement de ce programme. Il a indiqué que la situation sécuritaire actuelle de notre pays commande en effet la prise de conscience de tous les acteurs notamment les médias dont leur rôle est incommensurable dans la lutte contre l’insécurité. Pour lui, «le traitement de l’information peut fragiliser des initiatives que nous conduisons contre l’insécurité et peut également installer chez le citoyen une psychose».
Par ce programme, à écouter la présidente du CSC, Nathalie Somé, son institution entend faire jouer aux médias leur partition dans la lutte contre l’insécurité, susciter chez le citoyen les réflexes appropriés au contexte sécuritaire actuel et favoriser une synergie d’action entre les journalistes et les Forces de défenses et de sécurité.