Le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, a eu une rencontre de concertation avec les parties prenantes au projet de création de la Caisse des dépôts et consignations du Burkina Faso (CDC-BF), le vendredi 21 avril 2017 à Ouagadougou. Les échanges avaient pour objectif de recueillir toutes les préoccupations et de lever toutes les inquiétudes afin de favoriser la mise en place consensuelle de la CDC-BF pour qu’elle soit une institution de développement qui participe réellement au financement de l’économie nationale.
Les contraintes de financement demeurent l’une des entraves majeures à l’essor économique de notre pays. Pour atténuer cette contrainte, le gouvernement a entrepris une réflexion globale qui doit permettre de créer de nouvelles institutions financières pour compléter l’architecture actuelle du système financier. C’est le cas notamment du projet de création la Caisse des Dépôts et Consignations du Burkina Faso (CDC-BF) qui tant bien que mal fait son petit bonhomme de chemin. Afin de recueillir toutes les préoccupations et de lever toutes les inquiétudes en vue de favoriser la mise en place consensuelle de la CDC-BF pour qu’elle soit une institution de développement qui participe réellement au financement de l’économie nationale, le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, a rencontré les parties prenantes au projet, le vendredi 21 avril 2017 à Ouagadougou.
Il s’agit des ordres des avocats, des notaires et des huissiers ; des professionnels des banques et établissements financiers, de la Caisse autonome des retraites des fonctionnaires (CARFO), de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), de la Société nationale des postes (SONAPOST), de la Société nationale d’électricité (SONABEL), de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA).
Selon le Chef de l’exécutif, plusieurs raisons motivent la création de la CDC-BF notamment l’accès aux financements qui est une des principales contraintes lourdes à la réalisation d’investissements publics et privés au Burkina Faso auquel on peut ajouter une inadéquation entre les possibilités et outils de financement offerts par les institutions financières existantes et les besoins de financement des investissements structurants dont les impacts économiques et sociaux permettraient d’enclencher une croissance soutenue et un véritable développement économique et social durable.
De l’analyse de la situation du marché actuel du financement des investissements, Paul Kaba THIEBA a dit qu’il se dégage les constats suivants : l’insuffisance du financement d’investissements structurants, les banques existantes ne financent pas assez le long terme, l’inexistence d’une institution-tiers-de-confiance, la nécessité de sécuriser et de rentabiliser des fonds de retraite et d’épargne.
Pour lui, la CDC-BF sera un établissement public à statut spécial, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, c’est dire qu’elle ne va être soumise à l’agrément bancaire et aux dispositifs de la loi portant réglementation bancaire. En plus, il a affirmé qu’elle sera sous la surveillance de l’Assemblée nationale et sera contrôlée par la Cours des comptes.
« Pour lui permettre de mener correctement les missions de financement de l’économie, il convient de lui affecter des ressources financières importantes. Dans ce cadre, il est retenu que la CDC-BF bénéficiera, entre autres, d’une dotation initiale conséquente de l’Etat. En outre, elle sera habilitée à recevoir et à gérer les consignations administratives, judiciaires et conventionnelles. De même, une partie des ressources de placements de la SONAPOST, de la CNSS et de la CARFO) des dépôts de garantie constitués par les usagers auprès de grands concessionnaires de service public (ONEA, SONABEL, etc.) sera mise à sa disposition pour renforcer sa capacité d’intervention », a-t-il expliqué.
La CDC-BF n’a pas vocation à perturber la stabilité financière
Et le Chef du gouvernement d’ajouter : « Par ailleurs, les fonds et valeurs qui étaient jusqu’alors reçus en dépôt ou consignation au Trésor public ou dans les établissements bancaires et autres établissements financiers ou de crédit, en raison d’une disposition législative ou réglementaire, d’une décision de justice ou d’une décision administrative, sont déposés auprès de la CDC-BF ».
A entendre M. THIEBA, les ressources de la CDC-BF sont constituées, entre autres, des dotations en fonds propres ; des consignations administratives, judiciaires et conventionnelles ; des dépôts des organismes assujettis.
« La CDC-BF n’a pas vocation à perturber la stabilité financière, elle n’a pas vocation également à assécher les liquidités des structures comme la CNSS la CARFO bien au contraire elle vient comme un nouvel instrument qui va permettre de diversifier davantage notre système bancaire financier et apporter sa pierre à l’édification d’un Burkina Faso nouveau et au financement du PNDES », a-t-il insisté avant de souligner que : « La vocation de la CDC-BF est de centraliser l’épargne à long terme et l’utiliser pour financer des projets structurants de développement comme la politique de la ville, le financement des collectivités territoriales, des hôpitaux, des universités, de l’énergie, etc. C’est un instrument complémentaire qui va enrichir notre paysage bancaire et financier ».
Quant au représentant des institutions bancaires et financières, par ailleurs Administrateur Directeur général de Ecobank, Cheikh TRAVALY, il a salué l’initiative prise par le Premier ministre de réunir toutes les parties prenantes en vue de leur expliquer les tenants et les aboutissants du projet.
« En tant qu’institution bancaire, nous adhérons pleinement au projet. Nous le soutenons et nous souhaitons l’accompagner parce qu’il s’agit de construire un outil de développement et de souveraineté. C’est un projet dans lequel nous nous inscrivons totalement », a-t-il déclaré.
DCI/PM