Le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) et l’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises (AFP/PME) ont signé un protocole d‘accord pour donner un meilleur accompagnement aux porteurs de projets agroalimentaires, le 19 avril 2017 à Ouagadougou. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la création et à la mise en place d’incubateur, de pépinière et d’hôtel d’entreprises dans le secteur agroalimentaire.
L’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises (AFP/PME), à travers le Projet d’appui à la création et à la mise en place d’incubateur, de pépinières et d’hôtel d’entreprises dans le secteur agroalimentaire (PIPHE-SA), entend valoriser les énormes potentialités du Burkina Faso dans le domaine. Elle a, pour ce faire, signé un protocole d’accord avec le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) afin de mettre la recherche à contribution pour garantir le succès des entreprises qu’elle va porter. «L’objectif du PIPHE-SA n’est pas de faire des feux de paille, mais bien de promouvoir des petites et moyennes entreprises viables, fortes et compétitives à l’issue de l’exécution du projet. Pour cela, nous avons besoin de technologies innovantes développées par les chercheurs du CNRST», a expliqué le directeur général par intérim de l’AFP/PME, Daouda Ouédraogo. Pour le président du conseil d’administration de l’agence, Yemtim Ferdinand Marie Désiré, il s’agit là de respecter les standards internationaux en matière de collaboration entre recherche et développement. «Ailleurs, les incubateurs d’entreprises sont logés dans les universités ou instituts de recherche. C’est dire combien le monde de la recherche est important pour leur création, leur développement et leur pérennisation», a-t-il souligné. L’enthousiasme des premiers responsables de l’agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises est largement partagé par le délégué général du CNRST, Roger Nébié. «Le CNRST, à travers le département technologie alimentaire de l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT) pourrait encadrer tous les promoteurs de projet dans le domaine de l’agroalimentaire», a-t-il indiqué. Selon lui, lorsque l’on regarde de plus près, tous les instituts de recherches sont concernés. En effet, l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles, à travers le développement de semences adaptées, l’Institut des sciences des sociétés (INSS) via les enquêtes pour s’assurer de l’acceptation du produit et la formulation de stratégies pour faciliter son adoption et l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS) dans son domaine d’intervention, peuvent contribuer à mettre toutes les chances du côté des promoteurs d’entreprises agroalimentaires.
Le PIPHE-SA, un projet ambitieux
Quant au secrétaire d’Etat à la recherche scientifique et à l’innovation, Urbain Coulidiaty, ce partenariat vient établir de manière formelle, une passerelle entre la recherche et les promoteurs du secteur privé. «Ce ne sont pas les résultats qui manquent et aujourd’hui nous savons que pour valoriser les résultats de la recherche, il faut une grande participation du privé. Ce protocole d’accord va garantir les financements pour les chercheurs et instaurer la confiance qui manquait entre chercheurs et entrepreneurs. J’espère que ce type de partenariat va s’élargir pour prendre en compte des secteurs autre que l’agroalimentaire», a-t-il poursuivi.
En marge de la signature du protocole de partenariat entre les deux institutions, le DG par intérim de l’AFP/PME a présenté la maquette du dispositif du projet d’appui à la création et la mise en place d’incubateur, de pépinières et d’hôtel d’entreprises prévu pour être situé dans la zone industrielle de Kossodo. «Le terrain, d’une superficie de 3ha 200 est pratiquement acquis et il est prévu un bâtiment administratif, des bureaux pour les entreprises et des chambres froides ainsi que l’installation d’un système de traitement des eaux usées», a-t-il annoncé. Daouda Ouédraogo a ajouté que les bâtiments seront conçus pour fonctionner en partie avec l’énergie solaire. Le PIPHE-SA envisage à terme, accompagner 100 porteurs de projets dans son incubateur, créer 50 startups dont 30% dirigées par des femmes et héberger 30 autres dont 30% dirigés par des femmes. Il va offrir des services tels que le conseil et l’assistance en matière de formation, d’étude de faisabilité, d’élaboration de plan d’affaires. La technologie, le marketing, l’administration comptable et fiscale et la recherche de financement font aussi partie du package de services offerts par le PIPHE-SA. Selon le DG par intérim de l’AFP/PME un appel à concurrence est lancé pour recruter les promoteurs qui seront bénéficiaires de ses services.
Nadège YE