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Migration 154 burkinabè de retour de l’enfer libyen
Publié le jeudi 20 avril 2017  |  Sidwaya
Immigration
© Autre presse par DR
Immigration clandestine: nouvelle hécatombe, mêmes complaintes




154 burkinabè sont arrivés hier, mercredi 19 avril 2017 à l’aéroport international de Ouagadougou en provenance de la Lybie. De retour dans leur « Faso natal », ils ont rapporté avoir vécu l’enfer dans leur terre d’exil.

Partis en Libye à la recherche de l’eldorado, 154 burkinabè (dont 7 femmes) sont de retour dans leur Faso natal pour « sauver leur peau ». Arrivés le 19 avril 2017 à l’aéroport international de Ouagadougou, ils décrient les conditions difficiles dans lesquelles, ils vivaient et qui les ont poussés à retourner au bercail. « Libye c’est pas facile. Là-bas c’est dur, y a pas travail, on est dedans seulement, on souffre avec nos enfants», relate Zeliyatou Yabré, dans un français approximatif. Cette femme mariée, originaire de Garango vivait à Tripoli, la capitale lybienne. Elle dit être contente de rentrer au pays où elle rejoint son mari qui l’y avait précédé un mois plus tôt. Mohamed Ouattara, 20 ans, quant à lui, était parti de Bobo-Dioulasso pour la Lybie en 2016. Il dit y avoir passé 6 mois en liberté et 6 autres mois en prison. «On peut te voir en ville et t’emmener directement en prison. Puis on te dit de demander à ta famille au pays de faire venir de l’argent sinon on te tue », raconte-t-il. L’alimentation en prison était un problème, selon le jeune migrant. « On nous donnait l’eau salée de la mer pour boire. On faisait nos besoins dans nos geôles, et on était obligé de dormir sur un seul côté. Il suffisait que l’on réclame quelque chose (nourriture, ou se soulager) pour se faire tirer dessus. Nous étions 25 personnes incarcérées, 20 ont perdu la vie », ajoute-t-il. Mahmoud Zeba, 22 ans, originaire de Garango, y était depuis 2013. Edouard Bambara parle, lui, d’esclavage. «On te braque avec une arme et on t’oblige à suivre. Mon propre frère en a été victime. Il est rentré dans une boutique pour acheter du pain et ils l’ont attrapé. Nous avons cotisé entre amis pour qu’il soit libéré», relate-t-il. Autant d’histoires que la centaine de migrants, essentiellement des personnes jeunes et originaires de la région du Centre-Est, rapporte avoir vécu. Et cela, « juste parce qu’ils ont la peau noire ». Alors quand ils ont reçu la proposition de rentrer au pays à travers l’ambassade du Burkina Faso en Libye, ils disent n’avoir pas hésité de revenir « se débrouiller ». Ce retour s’est fait dans le cadre du programme « dénommé Aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) », de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Renforcer l’employabilité des jeunes

Ce programme existe depuis 40 ans, selon le chef de bureau de l’OIM au Burkina Faso, Abdel Rahman Diop, et vise à donner la possibilité aux migrants qui ne veulent plus ou ne peuvent plus rester dans leur pays d’exil, de rentrer volontairement dans leur pays d’origine. « Dans le cadre de ce programme, nous assurons leur prise en charge à l’arrivée. Le programme permet aussi d’offrir la possibilité à certains d’entre eux, d’avoir accès à un fonds leur permettant de commencer une activité génératrice de revenu », explique-t-il. Pour décourager les velléités d’émigration, l’organisation ambitionne de monter un projet pour renforcer l’employabilité des jeunes dans la localité du Centre-Est afin de leur offrir d’autres possibilités face à cette migration irrégulière, confie M. Diop.

Fabé Mamadou
OUATTARA
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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