Les Faucons du Rail club du Kadiogo (RCK) ont été battus, vendredi au stade Taïeb Mhiri de Sfax (Tunisie), par 2 buts à 0 par le Club sportif de Sfax (CSS), en match retour comptant pour les barrages de la Coupe de la Confédération CAF. Les clubs burkinabè n’y arrivent véritablement pas à supporter les réalités du haut niveau. Il faut repartir à la bonne école.
Battu au match aller (1-2), le RCK se devait de réagir et de la bonne manière au Taïeb Mhiri de Sfax, acquis à la cause du CSS. Malgré cet état de fait, les Faucons n’ont pas sorti l’artillerie lourde pour faire douter l’adversaire. Ousmane Nana et Mohamed Kahan n’ayant pas répondu aux attentes du coach au match aller, sont restés au pays. L’animation offensive est laissée à Ibeh Michaël et à Alex Asamoah. Ce sont les Tunisiens, pourtant privés de leur attaquant vedette, le Sénégalais Mohamed Ndoye (blessé aux adducteurs), qui démarrent la rencontre tambour battant. Ils cueillent le RCK à froid dès la 5e minute avec l’ouverture du score de Hannechi Maher. Le même attaquant revient 5 minutes plus tard mais sa tête piquée est sortie par l’excellent gardien de but du Rail Babayouré Sawadogo. Les Faucons résistent, mais leur attaque n’est pas mordante. Ibeh Michaël (25e) et Alex Asamoh (30e) face au gardien, perdent leurs duels coup sur coup. Des duels qui pouvaient être la clé du match s’ils étaient concrétisés. Le CSS prend confiance et son métronome Kingsley règle le rythme du match à son compte.
A la reprise, le RCK jette son va-tout, mais ses attaquants sont timorés. Sa défense subit le poids du match. Le nouvel entrant de Sfax, Ben Ali Houcem reçoit le ballon dans le dos de l’arrière-garde du Rail et se retrouve face au gardien burkinabè qui le stoppe irrégulièrement dans les 18m. Le penalty accordé par l’arbitre marocain est transformé en deux temps par Karim Aouadhi (82e), la fébrile défense des Cheminots étant restée statique. «C’est la dure réalité du haut niveau mais je suis fier de vous», a dit le suspendu coach, Kamou Malo à ses joueurs à la fin de la rencontre. Le CS Sfaxien, recordman de la compétition avec 4 titres, va ainsi rejoindre un groupe après le prochain tirage pour les phases de poule. Le RCK, quant à lui, se recroquevillera au bercail pour défendre son fauteuil de leader dans le championnat domestique qu’il domine largement.
Il faut rehausser le niveau du management du Rail
«L’année prochaine, nous allons chercher les oiseaux rares pour avoir une équipe qui peut concurrencer avec les autres équipes de ce niveau-là», a dit le président du RCK Amado Traoré à la fin du match à Sfax. Ces propos nous semblent comme un coup d’épée dans l’eau car si les dirigeants du Rail avaient l’intention de faire bonne figure dans cette campagne africaine, il fallait y mettre le prix pour garder le noyau de l’équipe qui a remporté le championat l’année dernière. Après avoir vendu Bafour, Mando, Ouiya et Simporé pendant qu’il y avait la Ligue des champions en vue, il n’y avait plus qu’à ramer à contre-courant. Il fallait y mettre le prix pour que ces joueurs restent et peut-être envoyer du renfort. Cela aurait pu créer de la concurrence et rehausser le niveau de l’équipe. C’est aux dirigeants de créer cette émulation. Le recrutement des Faucons cette année n’a pas été à la hauteur des attentes, surtout le dernier venu Asamouah. Les poulains actuels de Malo ont atteint leur limite. Dans la double confrontation face à un habitué du haut niveau le RCK a enregistré autant de défaites. Il n’a marqué qu’un seul but pour quatre encaissés. Si les équipes burkinabè veulent jouer dans la cour des grands, il faut investir gros sinon on citera toujours Pierre de Coubertin, «l’essentiel c’était de participer».
Adama SALAMBERE
envoyer spécial à Sfax (Tunisie)