L’Afrique regorge de belles et encourageantes initiatives culturelles, mais les difficultés financières auxquelles sont confrontées les initiateurs de ces projets sont monnaies courantes. Et il est souvent dommage de constater que face à l’indifférence des acteurs culturels, mais aussi faute de soutien et de moyen, ces projets à fort potentiel s’arrêtent au beau milieu du chemin. C’est le cas, aujourd’hui, de l’école de danse EDIT.
Créé en 2009 par la danseuse, chorégraphe et actrice burkinabé, Irène Tassembédo, EDIT est un établissement de formation artistique basé à Ouagadougou et dédié à la danse. De nombreux danseurs et créateurs de divers horizons qui la fréquentent ont trouvé dans cette structure une formation de haut niveau, qui leur permet de prétendre à l’internationalisation de leurs carrières.
Mais en ce jour, ces jeunes remplis de talent et de courage sont à la merci du manque de soutien et de moyen. La structure sur laquelle est basée leurs espoirs d’aspiration à un lendemain meilleur est menacée de fermeture. « l'EDIT n’est plus capable de venir à bout de ses loyers impayés, loyers que j'ai supportés avec les petites ressources de nos prestations diverses, conjuguées à celles de quelques amis et des soutiens extérieurs, mais aussi et surtout sur mes propres deniers, lesquels sont aujourd'hui épuisés. Sur décision d'un juge, un avis d'expulsion des lieux dans lesquels nous travaillons depuis 2009 est fixé au 16 avril prochain », a fait savoir Irène Tassembédo.
Une aventure artistique et humaine, qui a permis jusqu'ici de produire deux promotions de très beaux danseurs, risque donc de s’arrêter dans l’indifférence. « Une structure comme l'EDIT ne peut malheureusement pas survivre sans une aide institutionnelle conséquente et régulière, provenant des secteurs de la culture et de la formation. Des aides souvent promises, mais que nous avons attendues en vain de la part des institutions de notre pays », a souligné Irène T.
La fondatrice de l’école a sur sa page Facebook adressé une lettre au ministre de la Culture, des arts et du tourisme du Burkina et à tous ceux qui soutiennent la culture, pour tirer la sonnette d’alarme.
Croisons les doigts et espérons que cette dernière trouve une suite favorable.
Durly Emilia Gankama