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Mission de la CODER à Abidjan : Ablassé Ouedraogo, l’envoyé spécieux de Blaise Compaoré ?
Publié le lundi 17 avril 2017  |  Autre presse
Blaise
© Partis Politiques par D.R
Blaise Compaoré reçoit une délégation de la CODER à Abidjan
Le Président Blaise Compaoré a reçu à Abidjan, le mardi 11 avril 2017; une délégation de la Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation Nationale CODER conduite par son Président, Maître Gilbert Noel Ouédraogo




Ablassé a encore frappé. Apres une première sortie teintée de régionalisme et blâmable à tous points de vue durant la campagne pour l’élection présidentielle de 2015, le président du Faso autrement a remis ça. « Nous avons eu l’honneur d’être reçu par l’ancien président Blaise Compaoré. Un homme que nous avons trouvé en très grande forme. Tout au long de l’entretien, il est resté tout sourire. Il a pu démontrer qu’il était sans amertume et qu’il avait pardonné ». C’est ce que notre cher Ablassé Ouédraogo, déclarait d’un ton jubilatoire au téléphone depuis Abidjan sur deux radios de la place à Ouagadougou. Passe encore que l’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré passé à l’opposition ravisse la vedette et brûle la politesse au président statutaire de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), Me Gilbert Ouédraogo. Oui, l’occasion était belle pour que celui qui avait fait une première virée seul sans pouvoir rencontrer Blaise Compaoré n’en profite pas. Ce qui ne passe pas en revanche, pour bon nombre de ses concitoyens, c’est cette formule complètement hors gamme qu’il a eu à propos de l’ex-président, chassé par la rue au terme d’une répression sans nom dont il aura d’ailleurs à répondre incessamment devant les tribunaux : « il a pu démontrer qu’il était sans amertume et qu’il avait pardonné ». « Pardonner ». C’est le terme qui ne sied pas, venant surtout de quelqu’un qui a régné 27 ans durant et choisi délibérément, par un jusqu’auboutisme coupable, de laisser derrière lui le chaos pour se la couler douce juste de l’autre côté de la frontière. C’est lui qui, comme le soutient cette sagesse de l’Ouest du Burkina, a déféqué dans la mare après s’y être abreuvé laissant les problèmes à ceux qui auront soif après lui. Il est clair, en effet, que l’ex-homme fort de Kosyam a savonné la planche en partant dans le secret espoir que tous ceux qui viendraient aux responsabilités après lui, se cassent systématiquement les dents au point que ses compatriotes qui n’ont pas hésité à lui montrer la porte de sortie avant même le terme constitutionnel de son mandat, fassent volte-face pour adorer ce qu’ils ont brûlé hier, en le réclamant de nouveau, lui « l’indispensable ». Mais c’est mal connaitre le « burkindi ». Grâce à la « mansuétude de la providence divine » pour emprunter au président de la transition Michel Kafando l’expression et le fort élan de relance de la reconstruction du pays, impulsé par le président Roch Marc Christian Kaboré, le Burkina a su garder la tête hors de l’eau (dans la douleur certes) et est même progressivement en train de regagner sa place dans le concert des grandes nations du monde. Qui aujourd’hui au Burkina Faso a besoin d’être pardonné par l’ex-président Blaise Compaoré en dehors des zélateurs de tout acabit qui l’ont conduit jusqu’au mur de la honte avant de le lâcher à son propre sort? Et d’ailleurs, de Blaise COMPAORE et du peuple qui doit accorder à l’autre son pardon ? Blaise COMPAORE peut pardonner Me Gilbert Ouédraogo, qui a honteusement monnayé le soutien de son parti, l’ADF/RDA, au projet de la modification de la clause limitative des mandats présidentiels et était promis vraisemblablement à jouer les premiers rôles politiques dans le Burkina Faso de l’ère post modification de l’article 37 de la Constitution. L’ancien facilitateur de toutes les crises de la sous-région peut aussi pardonner à Ablassé Ouédraogo, dont l’engagement en faveur d’une réconciliation forcément intéressée, semble avoir plus de poids que les chefs d’inculpation « de complicité d’homicide volontaire » et de « coups et blessures volontaires » dont sont accusés Blaise Compaoré (alors président du Faso et ministre de la Défense) et son dernier gouvernement dirigé par Luc Adolphe Tiao. Pour la plupart des Burkinabè, ce sont des comptes qu’ils attendent de Blaise Compaoré et de ses supporters zélés avant même un éventuel jugement. A la veille de l’ouverture du procès dit de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, les deux apôtres auto- proclamés du néologisme de la réconciliation offerte ont véritablement raté l’occasion de se taire. Mais, il va falloir que nous nous accoutumions et définitivement des « Ablasseries ». Même si l’ancien chef de la diplomatie burkinabé avait été missionné en sous-main par son ex-mentor Blaise Compaoré, il aurait pu « s’envoyer lui-même » pour emprunter le mot au premier président africain jugé par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo. Ablassé Ouédraogo n’a pas su s’envoyer, mais pouvait-on attendre mieux du moaga, musulman du Plateau central ?

Ali OUEDRAOGO
alioued88@gmail.com
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