Les Etats membres de la zone CFA se retrouvent ce vendredi 14 avril à Abidjan, à l’heure où l’utilisation du franc CFA fait de plus en plus débat. A Dakar, certains spécialistes voient dans cette monnaie créée en 1945 un frein au développement de leur pays. Comme Ndongo Samba Sylla, économiste à la Fondation Rosa Luxembourg, qui a participé à l’écriture d’un livre collectif sur cette monnaie.
Sur un marché du quartier populaire de la Médina, une conversation s’engage entre un vendeur de boubous made in Dubaï et l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla, partisan de l’abandon du franc CFA.
« Entre le boubou du Sénégal et le boubou importé, lequel est le plus cher ?
— Les importés c’est 3 000 francs CFA, les locaux c’est 7 000 francs CFA.
— Les gens, ils achètent quoi le plus souvent ?
— Ils achètent les importés ! »
Une surreprésentation des produits importés donc parce que les productions locales ne sont pas assez valorisées, mais aussi, selon l’analyse de Ndongo Samba Sylla, parce que la monnaie utilisée au Sénégal n’est pas favorable aux exportations. « Le fait d’avoir une monnaie forte n’arrange pas les exportations, et donc ça nous conduit à être des importateurs massifs de produits étrangers », souligne-t-il.
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