Le chef du gouvernement de la république tunisienne, Youssef Chahed, à la tête d’une forte délégation d’hommes d’affaires de son pays, a participé au forum économique tuniso-burkinabè, le 5 avril 2017 à Ouagadougou. Ce colloque entend donner un nouvel élan à la coopération économique entre les deux pays.
En 2016, le volume des échanges commerciaux entre le Burkina Faso et la Tunisie s’est établi à 13 millions de dollars US. Cette performance, de l’avis des chefs de gouvernement burkinabè et tunisien, peut être améliorée. C’est dans cet espoir que s’est tenu un forum économique, Tunisie Burkina Faso, le 5 avril 2017 à Ouagadougou. « Il est important de souligner que les échanges commerciaux entre nos deux pays restent faibles, même s’ils ont quasiment doublé lors des cinq dernières années. Nous pouvons faire plus, nous pouvons faire mieux. Je suis convaincu que ce forum contribuera à atteindre des objectifs à la hauteur de nos excellentes relations politiques», a déclaré le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed. En effet, comme l’a relevé le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mamady Sanoh, le volume des échanges commerciaux entre pays africains est très faible, de l’ordre de 12%. Un constat qui a poussé la CCI-BF à élever la promotion des échanges commerciaux au rang de ses priorités, afin d’inverser la tendance. D’ailleurs, l’organisation du forum Africalia tous les deux ans, participe de cette volonté. « J’invite les chefs d’entreprises burkinabè à saisir cette occasion pour nouer de nouvelles relations d’affaires et élargir les possibilités de co-développement », a-t-il ajouté.
La présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Ouided Bouchamaoui, pour sa part, a fait les éloges du pays des Hommes intègres pour la qualité de son climat des affaires. « Je dois vous avouer que je suis agréablement surprise par les avancées que vous avez réalisées et que chacun peut constater en grandeur nature sur le terrain. C’est toujours de bon augure que de ressentir de la confiance, de l’assurance, de la visibilité dans notre métier de chefs d’entreprises », a-t-elle confié. Selon elle, il est clair que le temps des échanges à sens unique est révolu. « La seule certitude est celle de notre réelle volonté de développer des échanges commerciaux dans les deux sens. On ne vient pas pour chercher à vendre, mais votre coton, votre sésame, votre arachide et d’autres produits nous intéressent aussi », a-t-elle poursuivi. La présidente de l’UTICA, au-delà de la communauté d’affaires du Burkina Faso, a lancé une invite à tous les pays africains au partage, entre eux, des fruits de la croissance. « L’Afrique change et suscite de plus en plus de convoitises de la part des multinationales et des grandes puissances économiques mondiales. Alors, autant que ce nouvel environnement régional, avec ses atouts majeurs de stabilité politique, sociale et des perspectives économiques connues puisse profiter aux africains», a-t-elle plaidé.
Le renforcement des relations bilatérales, en toile de fond
Pour le chef du gouvernement du Burkina Faso, Paul Kaba Thiéba, le forum de Ouagadougou est le signe de la vitalité des échanges bilatéraux. Des relations qu’il a qualifiées d’étroites depuis de longues années. « La suppression de visa d’entrée entre nos deux pays, la liaison aérienne Ouagadougou-Tunis assurée par Tunis Air ainsi que l’inauguration de l’ambassade de la république tunisienne à Ouagadougou, sont des actes majeurs qui contribueront davantage au renforcement des échanges en tout genre entre nos deux pays », a-t-il expliqué. Son homologue tunisien a assuré de leur volonté de continuer la coopération bilatérale pour stimuler les échanges économiques à travers le renforcement du cadre juridique existant, des mécanismes adaptés et des procédures fiables. « La Tunisie qui ne cesse de déployer d’importants efforts pour se développer aspire à un partenariat privilégié avec le Burkina Faso à travers une contribution active à la mise œuvre du PNDES», a commenté Paul Kaba Thiéba. Il a profité de l’occasion pour présenter les problématiques au cœur du plan national de développement économique et social.
En marge de l’ouverture du forum économique, plusieurs accords de coopération ont été signés pour consolider le partenariat entre communauté d’affaires burkinabè et tunisien. La chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso a signé trois conventions avec l’UTICA, son homologue de la Tunisie et un accord pour l’exploitation de la plateforme « Tunisia Trading ». La compagnie d’assurance SONAR a, pour sa part, signé un partenariat avec AON Tunisie. Le patronat tunisien a, par ailleurs, procédé à l’ouverture de son bureau au Burkina Faso. C’est le directeur de la société de commerce international tunisien depuis dix ans, Tarek Limam, qui a été installé comme chef de bureau. « Le rôle du bureau du patronat, premier du genre en Afrique, est d’apporter assistance et accompagnement aux opérateurs économiques tunisiens et burkinabè », a laissé entendre Tarek Mejaouel de la direction centrale des relations internationales de l’UTICA.
Nadège YE