Ouagadougou - Le parquet du tribunal militaire de Ouagadougou a requis mardi, 20 ans de prison ferme contre le sergent-chef Ali Sanou et le sergent Ollo Poda Stanislas, les deux ex-sous-officiers ayant conduit l’attaque de de la poudrière de Yimdi, dans la nuit du 21 au 22 janvier 2016.
Le ministère public (parquet) estime que les deux ex-sous-officiers (ils sont radiés de l’armée pour désertion) sont coupables de, entre autres, «complot militaire», «désertion à l’étranger en temps de paix», «vol aggravé», «violences et voie de faits» et «détention illégale d’armes de guerre et de munitions».
Pour 18 autres soldats inculpés ayant comparus, le parquet du tribunal militaire a retenu des peines d’emprisonnement fermes allant de 15 à trois ans.
Ainsi, pour les soldats Abdoul Nafion Nebié, Desmond Toé, Hamidou Drabo, Seydou Soulama, Abou Ouattara et Ollé Bienvenue Kam, le parquet a demandé de les emprisonner à 15 ans de prison ferme.
Le ministère public a requis deux ans de prison ferme pour Salfo Yago, le seul civil parmi les 22 inculpés (dont un fuyard qui n’a pas encore comparu). Il lui est reproché l’infraction de «recel de malfaiteurs».
Après la comparution des 21 inculpés (du 28 mars au 1eravril 2017) et l’audition des témoins, hier lundi, au tribunal militaire de Ouagadougou, la matinée de ce mardi a été consacrée aux réquisitions et aux plaidoiries.
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont plaidé pour la relaxe de leurs clients ou, à défaut, de retenir contre eux, des peines minimales.
La plupart des conseils, ont déploré des failles dans le déroulement de l’enquête préliminaire.
«Nous avons remarqué que l’enquête préliminaire a été bâclée au niveau des juges d’instruction», a relevé Me Odilon Abdoul Gouba, avocat de Poda Ollo Stanislas Sylvère.
Pour lui, sur certaines infractions, «il y a insuffisance de preuves» qui pèse sur son client.
Les plaidoiries se poursuivent au Tribunal militaire de Ouagadougou. Ensuite interviendra le délibéré. Le verdict est attendu dans les prochaines heures.
La plupart des inculpés du dossier «attaque poudrière de Yimdi» sont des soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP, dissous en fin septembre 2015, suite au coup d’Etat manqué).
Ce procès constitue le deuxième du genre qui s’est ouvert au tribunal militaire de Ouagadougou, lié à une tentative de déstabilisation du Burkina Faso ou de certaines de ses institutions où sont impliqués des militaires de l’ex-RSP.
Le premier procès dénommé «Caporal Madi Ouédraogo et 28 autres» a concerné le présumé plan d’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), en vue de libérer les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, poursuivis et emprisonnés pour leur implication présumée au putsch manqué de mi-septembre 2016.
Ce procès entamé véritablement en début janvier, a rendu son verdict le 18 janvier 2017 au Tribunal militaire. La plupart des 28 inculpés ont condamnés de peine de prison ferme allant de six mois à 15 ans.
La majorité des condamnés et leurs avocats ont fait appel devant la cour de Cassation qui ne s’est pas encore prononcée.
Ces deux procès (Yimdi et Mady Ouédraogo) au tribunal militaire devraient être suivis de celui du putsch manqué, intitulé «ministère public contre le général Gilbert Diendéré».
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