La coalition nationale pour l'éducation pour tous du Burkina Faso organise, les 4 et 5 avril 2017 à Ouagadougou, le forum politique national pour une éducation inclusive et de qualité.
Projet de « renforcement du dialogue structuré entre les organisations de la société civile et les décideurs politiques sur le droit à une éducation de qualité pour tous en Afrique » est une initiative, financée par l'Union européenne et exécutée dans six pays africains. Il s'agit du Burkina Faso, de l'Ethiopie, du Mozambique, de la Sierra Léone, de la Tanzanie et de la Zambie. Le projet est mis en œuvre par la coalition nationale pour l'éducation pour tous, l'ONG ANCEFA et OXFAM-IBIS. Démarré le 5 décembre 2013, il prendra fin le 4 juin 2017. Selon les clauses, chacun des six pays est censé organiser un forum politique national. Le pays des Hommes intègres a jugé opportun de tenir sa rencontre, les 4 et 5 avril de l'année en cours dans sa capitale. Plusieurs résultats sont attendus de cette réunion.
Il s'agira de la création d'une plateforme commune d'éducation nationale pour la poursuite du lobbying et du dialogue entre les coalitions nationales de l'éducation, les OSC et les décideurs. La trentaine de participants va élaborer des stratégies nationales pour le financement de l'éducation.
Selon le Président du conseil d'administration (PCA) d’ANCEFA, Samuel Dembélé, le système éducatif burkinabè fait face à plusieurs défis. Il ressort de son avis qu'en matière d'accès à l'éducation, les zones rurales restent moins bien pourvues en termes d'infrastructures et la distance entre le domicile et l'école constitue un facteur qui limite la scolarisation. « Les perceptions culturelles bien ancrées impactant négativement la scolarisation et surtout le maintien des filles à l'école.
La marginalisation des filles du système éducatif se fait plus sentir au fur et à mesure de leur évolution dans le cycle notamment au post-primaire et au secondaire. La petite enfance, la formation des jeunes et l'alphabétisation sont des secteurs négligés qui nécessitent une attention particulière et des investissements », a dit M. Dembélé. A propos du financement de l'éducation, le PCA d’ANCEFA a confié que le niveau est de l'ordre de 17% du budget national contre 20% recommandé. « La coalition nationale et les OSC sous la bannière d’ANCEFA sont convaincus que c'est en augmentant les ressources domestiques nationales en faveur de l'éducation que les pays africains arriveront à un financement durable d'un système éducatif public, facteur d'égalité et de justice sociale », a-t-il ajouté. A l'entendre, même si le gouvernement a élaboré une stratégie nationale pour l'éducation inclusive, son adoption est toujours attendue.
Prise de mesures courageuses
De son côté, le directeur de cabinet du ministre de l'Education nationale et de l'alphabétisation, Babou Bénon, pense que l'atteinte des objectifs de développement durable en matière d'éducation et de formation nécessite la prise de mesures courageuses et réalistes dans le secteur de l'éducation et de la formation. Tout en rappelant les efforts du gouvernement dans ce sens, il a dit attendre les conclusions de ce forum qui contribueront sans doute à relever les défis de l’éducation au Burkina Faso et en Afrique.
Gaspard BAYALA