Burkina: Le présumé cerveau de l’attaque de la poudrière de Yimdi accable l’ex-Premier Ministre Isaac Zida

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Publié le mardi 4 avril 2017 | Agence de Presse Africaine

© aOuaga.com par A.O
Bonne tenue des élections : le chef de l`Etat échange avec les gouverneurs
Lundi 9 novembre 2015. Ouagadougou. Salle des conférences de Ouaga 2000. Le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, a rencontré les gouverneurs de région et les hauts-commissaires de province pour rappeler la nécessaire neutralité de l`administration publique pour un bon déroulement du processus électoral. Photo : Yacouba Isaac Zida, Premier ministre

Le sergent-chef Aly Sanou, présumé cerveau de l’attaque de la poudrière de Yimdi, a accablé, lors de sa comparution samedi au Tribunal militaire de Ouagadougou, l’ex-Premier ministre, le général Yacouba Isaac Zida qu’il accuse d’avoir voulu assassiner certaines personnalités militaires et politiques du Burkina Faso.

Tout serait parti de propositions indécentes que Sanou Aly aurait reçu de la part de M. Zida, par ailleurs son ancien chef au défunt Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Selon le sergent-chef Sanou, le général Zida leur aurait dit d’arrêter de suivre les ‘’vieux soldats’’ (allusion aux généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, Ndlr).

Il leur a ensuite proposé d’éliminer les deux personnalités. «Il a dit que si on les fait, la population même va applaudir parce que les deux sont au pouvoir depuis au moins 27 ans», a expliqué le Sergent-chef Sanou.

De l’avis du soldat, la hiérarchie militaire de l’époque a été mise au courant de l’affaire.

Des réunions auraient eu lieu à ce sujet. «Mais malheureusement, aucune disposition n’a été prise pour protéger notre vie», a-t-il relevé pour justifier sa désertion, intervenue après la dissolution du RSP, intervenue en fin septembre 2015.

Le sergent-chef Sanou Aly dit avoir rejoint la Côte d’Ivoire, en passant par le Ghana, via la ville burkinabè de Léo. A Abidjan, la capitale ivoirienne, il aurait passé plus mois.

Depuis son lieu d’exil, des informations faisant état de la préparation d’un coup d’Etat, et d’un projet d’assassinat des généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, ainsi que de Salif Diallo par le général Zida lui sont parvenues.

C’est à partir de ce jour, qu’il aurait exhorté certains de ses camarades à regagner le pays pour, dit-il, «sauver le Burkina en faisant échec à ce projet».

Dans le procès qui a débuté mardi dernier, le sergent-chef Aly Sanou est poursuivi par la justice militaire pour «complot militaire, désertion à l’étranger en temps de paix, détention illégale d’armes et de munitions, violences et voies de faits, sans ITT (Incapacité totale de travailler), vol aggravé».

Le procès du dossier attaque de la poudrière de Yimdi, était à son 5e jour, samedi. Il a permis la comparution de 21 accusés dont un civil. La plupart des comparus ont nié en bloc, les charges contre eux.

Le dossier Yimdi constitue le deuxième procès qui s’est ouvert au tribunal militaire de Ouagadougou, lié à une tentative de déstabilisation du Burkina Faso ou de certaines de ses institutions où sont impliqués des militaires de l’ex-RSP.

Ce procès qui continue lundi avec les auditions de témoins, puis des plaidoiries, devrait être suivi de celui du putsch manqué, intitulé «ministère public contre le général Gilbert Diendéré».