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Dettes de l’Etat envers les médias : Conférence de rédaction avec Zéphirin Diabré
Publié le samedi 1 avril 2017  |  L`Observateur Paalga
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© aOuaga.com par A.O
Assemblée générale du Réseau libéral africain : Zéphirin Diabré et Gilbert Ouédraogo au rapport
Mercredi 29 mars 2017. Ouagadougou. Les présidents de l`UPC (Union pour le progrès et le changement, opposition), Zéphirin Diabré, et de l`ADF-RDA (Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain, opposition), Gilbert Noël Ouédraogo, ont animé une conférence de presse pour faire le bilan de l`assemblée générale du Réseau libéral africain tenuei du 22 au 25 mars dernier à Nairobi au Kenya. Photo : Zéphirin Diabré, président de l`UPC




Sale temps pour les médias, peut-on dire pour résumer les difficultés rencontrées et qui amènent certains confrères à fermer boutique, à l’image du Journal du Jeudi et de Notre Temps. Et les promoteurs pointent un doigt accusateur sur l’Etat, qui ne paie pas ses dettes. Aux démarches déjà entreprises par la Société des éditeurs de presse (SEP) pour redresser la courbe descendante s’est ajoutée cette rencontre avec le Chef de file de l’opposition politique burkinabè le 30 mars 2017 au Centre de presse Norbert Zongo.

L’ambiance, en toute décontraction, était assimilable à celle d’une conférence de rédaction et l’invité était Zéphirin Diabré, Chef de file de l’opposition burkinabè, venu s’enquérir des difficultés que rencontre la presse burkinabè, notamment celle écrite. Aujourd’hui, c’est un secret de Polichinelle : les journaux privés burkinabè s’estiment étouffés par le non-paiement des factures déposées après abonnements, couvertures médiatiques ou insertions d’annonces, avec pour conséquence des dépôts de bilan, le cas le plus emblématique restant le journal Notre Temps.

A écouter Boureima Ouédraogo, président de la Société des éditeurs de presse (SEP) et par ailleurs directeur de publication du Reporter, des démarches ont été entreprises pour conjurer le sort, à commencer par cette rencontre avec le premier des Burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, qui avait à l’époque instruit les médias de faire l’état de leurs factures en souffrance et dont le total faisait 304 millions. En décembre 2016, le dossier a été transmis au Premier ministre et au ministre de la Communication. «Depuis lors, plus rien. L’on nous a fait savoir que certaines créances ne sont pas éligibles au remboursement. Que l’on paie au moins celles qui le sont! Finalement, l’on nous a promis le paiement de tous les abonnements et d’une partie des insertions, soit environ 40% des créances. Mais nous attendons toujours», a regretté Boureima Ouédraogo, un brin d’agacement dans la voix.

Avec le Chef de file de l’opposition, c’était donc une occasion rêvée pour les membres de la SEP, composée essentiellement de directeurs de publication, d’exprimer leur ras-le-bol face à cette attitude de l’Etat. « Souvent, il y a même comme une sorte de discrimination ou de manque de considération. Vous arrivez à une DAF et on vous annonce qu’on ne retrouve même pas vos factures », a expliqué le directeur de publication du bimensuel Mutations, Touwendenda Zongo. Les échanges ont eu le mérite de permettre à l’invité du jour de se faire une idée de l’ampleur des dégâts. Fort de son statut de Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré a promis d’interpeller les décideurs sur cette situation si délicate. «Si les journaux ferment, où est-ce qu’on va ? Il ne reste plus qu’à entrer dans le royaume des ténèbres et de l’obscurité !» s’est-il exclamé.

Certes, le non-paiement des factures dues par l’Etat est pour beaucoup dans les difficultés rencontrées par les journaux. Mais les échanges avec les directeurs de publication permettront de pointer un petit doigt, aussi accusateur, sur les promoteurs de journaux, notamment dans leur gestion et dans leur contenu rédactionnel. D’où cette mise au point de Dieudonné Z. Zoungrana, responsable de la prospective au sein de la SEP et patron du quotidien Aujourd’hui au Faso : «Je pense que nous devons aussi balayer à nos portes. C’est vrai que l’Etat nous pressure à travers impôts, taxes et non-paiement de nos factures, mais il y a aussi ce fait : beaucoup aujourd’hui ont tendance à se muer en journalistes ou promoteurs de journal. Dans la presse, nous assistons ainsi à une invasion de flibustiers qui parasitent le sérieux et l’honorabilité du métier. »



Issa K. Barry
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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