Le procès de l’attaque du dépôt d’armes de Yimdi s’est ouvert ce mardi 28 mars 2017 au Tribunal militaire de Ouagadougou. 21 militaires de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dont un en fuite et un civil comparaissent dans cette affaire. Ils sont accusés de complot militaire, désertion à l’étranger en temps de paix, détention et port illégal d’armes et de munitions de guerre, attaques à main armée, coups et blessures volontaires…
C’est à 8h08mn que le procès des prévenus de l’attaque de la poudrière de Yimbi a commencé ce 28 mars 2017. Après l’installation du Parquet, des avocats et des commissaires du gouvernement, il a été procédé à l’appel nominatif des prévenus. Assis à gauche de l’entrée principale, les prévenus, pour la plupart en tenue, semblent être sereins! Ils discutent entre eux, se tapotent et rient avant le début de l’audience.
Dès l’entame, deux des avocats commis d’office ont soulevé des exceptions de nullité. Me Wili Dieudonné estime qu’il y a une exception de nullité de procédure par rapport à son client, le soldat de 2e classe, Soulama Seydou. Pour lui, son client aurait été inculpé sans ordre de poursuite. Et Me Traoré Michel d’ajouter que l’opportunité des poursuites est exclusivement réservée au ministre de la Défense et non à un juge d’instruction. Tous deux demandent alors de faire droit à leurs requêtes.
Un argument botté en touche par le commissaire du gouvernement, Alioun Zanré, qui trouve que ces exceptions ne peuvent pas être soulevées devant le tribunal. Il invite le tribunal à se déclarer incompétent sur cette requête. Une thèse soutenue par le Parquet qui requiert donc que les requêtes sont irrecevables.
Après cette mise au point à 13h37mn, l’audience est suspendue et reprise à 15h30mn. Et c’est le caporal Nébié Abdoul Nafion qui est le premier à se présenter à la barre. Il reconnait le chef d’inculpation de désertion à l’étranger en temps de paix pour s’être enfui en Côte d’ivoire avec d’autres éléments de l’ex RSP après le putsch manqué. Cependant il nie avoir pris part à l’attaque de la soute d’armes de Yimdi et la détention illégale d’armes. Pourtant il dit avoir été mis au courant du projet d’attaque mais n’a pas avisé les autorités car se sentant lui-même traqué.
Après ces interrogatoires on n’en saura pas plus car l’audience se poursuivra ce mercredi matin toujours dans la salle d’audience du Tribunal militaire.
Y. Alain Didier Compaoré