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Attaque de la soute d’armement de Yimdi
Publié le jeudi 30 mars 2017  |  Sidwaya
Tribunal
© Autre presse par DR
Tribunal militaire de Ouagadougou: 27 militaires et 2 civils à la barre




Le procès de l’attaque de la poudrière de Yimdi s’est poursuivi dans la journée du mercredi 29 mars 2017 au Tribunal militaire de Ouagadougou, avec la comparution de 5 des 22 prévenus.


A la suite de l’audition du caporal Abdoul Nafion Nébié, à l’ouverture du procès de l’attaque du dépôt d’armes de Yimdi, cinq soldats ont été entendus hier 29 mars au Tribunal militaire de Ouagadougou. Le soldat de 1ère classe, Bienvenue Ollo Kam, appelé premièrement à la barre, est accusé de désertion à l’étranger en temps de paix, de complot militaire et de complicité de vol aggravé d’armes de guerres et de munitions. Interrogé sur les faits à lui reprochés, l’accusé né en 1988 à Banfora, célibataire, père d’un enfant, décoré de la médaille commémorative avec agrafe de la République du Soudan, a indiqué que la raison de sa désertion est en lien avec sa convocation à la gendarmerie. «C’est au téléphone que j’ai été informé par mon supérieur que je suis convoqué. Il m’a dit d’aller répondre et de lui faire le point par la suite. Pour ces genres de situation, c’est ton supérieur hiérarchique qui t’accompagne. Ce qui n’a pas été le cas et j’ai eu peur. Voilà pourquoi j’ai quitté le pays pour me retrouver en Côte d’Ivoire », a-t-il justifié. Concernant les allégations de complot militaire, le soldat Kam a soutenu être impliqué dans l’attaque du dépôt d’armes de Yimdi. « Si je me suis rendu sur le pont de Yimdi (lieu de regroupement avant l’attaque), c’est parce que j’étais d’accord avec le projet », a-t-il avoué. Et de préciser par la suite que l’objectif visé était de récupérer des armes dans le but de libérer le général Gilbert Diendéré et ses frères d’armes détenus à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Le caporal Amidou Drabo appelé à son tour à la barre a aussi reconnu avoir déserté les rangs de l’armée pour rejoindre la Côte d’Ivoire en passant par le Ghana, car sa vie était menacée après le putsch de septembre 2015. Qui en voulait au caporal Drabo ?, a voulu savoir le commissaire du gouvernement, Alioune Zanré. Ce sont les éléments de Yacouba Zida car ces derniers ont juré d’en découdre avec nous, parce que nous avons déjoué leur coup dans la nuit du 30 juin 2015. « En tirant ce jour au camp, il ont voulu créer une zizanie, dans le but d’éliminer le général Diendéré et le chef Boureima Kyéré», a-t-il déclaré.

Des coïncidences « suspectes » du parquet

Au sujet du complot, Amidou Drabo, a dit donner son accord car ayant été informé par le sergent-chef Ali Sanou, le jour même de l’attaque à 22 heures à Yimdi. «Je l’ai suivi par peur car il pouvait me faire du mal », a-t-il argué. Contrairement aux deux premiers, le sergent Salif Couldiati et le soldat de 1ère classe, Dimaldine Napon ont déclaré qu’ils n’étaient pas favorables au projet d’attaque de la poudrière. « J’ai demandé à Napon de m’accompagner pour que je rencontre le sergent Ousmane Djerma qui voulait me remettre une commission pour sa femme. C’est ainsi que Djerma et Ali Sanou nous ont conduits au pont de Yimdi puis nous ont fait part de leur projet », a indiqué le sergent Couldiati. Quant au soldat Napon, il a déclaré ne pas vouloir augmenter ses problèmes car sa femme était en grossesse. Pour le parquet, leur implication ne souffre pas de doute car un certain nombre de coïncidences ne peuvent pas passer inaperçues. « Couldiati et Napon sont tous du 25e régiment d’infanterie commando de Bobo. Ils ont demandé une permission de 2 semaines à la même période et se sont retrouvés tous à Ouagadougou. Et le 21 janvier, jour de l’attaque, ils se sont suivis pour aller sur le pont de Yimdi », a détaillé le commissaire du gouvernement. Mon client Couldiati a demandé une permission car son enfant était malade, a expliqué Me Youssouf Kabré. «Vous pouvez le vérifier. Par contre, ce qui est gênant dans cette affaire de complot, c’est l’absence de relevé téléphonique. Mon client a été arrêté le 22 janvier et il a été présenté au juge d’instruction le 16 mars soit 52 jours après. Dieu seul sait les tortures qu’il a subies pendant tout ce temps », a-t-il justifié. Le soldat de 1ère classe, Boureima Zouré, a aussi été entendu et a nié en bloc sa participation au complot militaire. A l’écouter, il était à Léo au moment des faits. Il a cependant relevé avoir subi des tortures lors de sa détention à la gendarmerie comme la plupart des accusés du jour.

Abdoulaye BALBONE
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