Le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques a clos le jeudi 23 mars 2017 à Ouagadougou, la 1ère session du Comité de prévision de la sécurité alimentaire (CPSA). Des recommandations ont été formulées en vue de renforcer le suivi de la situation alimentaire dans les zones à risques et d’étendre le monitoring des pâturages à l’ensemble des régions du Burkina Faso.
Les acteurs du secteur de l’agriculture se sont réunis les 22 et 23 mars 2017 à Ouagadougou, en vue d’évaluer la situation alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso et de valider les données définitives des superficies cultivées, des rendements et des productions agricoles. Au cours de cette 1ère session du Comité de prévision de la sécurité alimentaire (CPSA), des résultats ont montré que la production céréalière nationale définitive de la campagne 2016-2017, est évaluée à environ cinq millions de tonnes, soit une hausse de 9,0% et 3,4% par rapport à la campagne écoulée. Celle des cultures de rente à près de deux millions de tonnes. Les autres productions vivrières dont figure le niébé, estimées à 724 286 tonnes, ont également connu une bonne progression. Quant au taux de couverture des besoins céréaliers, 16 provinces sont déficitaires, 8 provinces en équilibre et 21 excédentaires. L’Oudalan qui fait partie des provinces déficitaires, les rapporteurs des travaux de la session ont signifié que les analyses révèlent qu’elle risque de basculer dans une crise alimentaire, si aucune intervention n’est entreprise d’ici la période de soudure de juin à août 2017. Selon eux, la situation sécuritaire qui préoccupe cette localité, pourrait perturber le fonctionnement des marchés, tels que les céréales et le bétail et affecter la consommation alimentaire. « La consommation alimentaire pourrait se dégrader fortement et plus de 20% des ménages pourraient adopter des stratégies d’adaptation de crise, liées aux moyens d’existence», ont-ils prévenu. Le gouverneur de la région du Centre, Joachim Somda, a indiqué que sur l’ensemble du pays, les populations vulnérables qui pourraient être en difficulté alimentaire sont estimées à environ 2 millions de personnes, dont près de 1,7 million sous pression alimentaire, environ 200 mille en crise alimentaire et plus de 5 mille personnes en urgence alimentaire, notamment les populations de l’Oudalan. Ces données enregistrées du point de vue de M. Somda, viennent rappeler que le combat contre l’insécurité alimentaire et pour le développement est une œuvre de longue haleine : « qui nécessite des efforts continus et soutenus et nous devons faire preuve de plus d’abnégation et de responsabilité, afin que l’engagement pris par le Président du Faso d’en finir avec les cycles de déficit céréalier dans notre pays d’ici à 2020, soit une réalité », a-t-il affirmé. Le président du CPSA, Tinga Ramdé, a signifié qu’un plan de réponse à l’insécurité alimentaire sera élaboré pour combler les régions en déficit. « Avec ces résultats définitifs, les besoins vont évoluer et nous allons actualiser ce plan de riposte qui avait été déjà élaboré en octobre dernier, afin de venir à bout de ces crises alimentaires », a convenu M. Ramdé. Néanmoins, des recommandations ont été formulées à l’endroit des ministères concernés et aux partenaires techniques et financiers, pour solliciter leur accompagnement dans la lutte contre ce fléau au Burkina Faso. Il s’est agi d’une part, d’accélérer la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre du plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables de 2017, d’ouvrir des boutiques témoins des zones à risques d’insécurité alimentaire avant la période de soudure. D’autre part, d’initier des études approfondies de type ‘’connaissance, attitude et pratique’’ dans les régions à fort prévalence de malnutrition, de renforcer le contrôle et la surveillance de la commercialisation et de l’abattage des ânes.
Afsétou SAWADOGO