Les Mossi constituent le principal groupe ethnique du Burkina Faso. La société mossi est organisée en plusieurs royaumes, au sein du pays. Plus présents lors des moments de crise, les rois et les dignitaires Mossi exercent aussi leur influence au quotidien sur les questions politiques et sociales. Benoît Beucher, docteur en histoire et en sciences politiques à l'université Paris-Sorbonne, chercheur affilié à l'IMAF, Institut des mondes africains, est l'invité de RFI. Il vient de publier « Manger le pouvoir au Burkina Faso ». La noblesse mossi à l’épreuve de l’Histoire.
RFI: Quand vous parlez de la royauté, de la société mossie, vous refusez de la qualifier de traditionnelle. Pourquoi ?
Benoît Beucher: Je le fais parce que le mot « traditionnel » donne finalement l’impression d’une histoire immobile, d’une histoire figée, d’une répétition du même à travers les siècles. Or, ce que j’ai voulu montrer c’est que nous sommes loin d’avoir affaire à une histoire immobile. Nous avons une histoire qui est déjà très dynamique, bien avant la conquête coloniale, et plus encore peut-être, par la suite. Par conséquent, le mot « traditionnel » finalement nous empêche de saisir cette dynamique historique.
Royauté mossie implique qu’il y a un roi. Qu’est-ce qu’il y a comme autres institutions ?
Effectivement, il y a un roi et il trône toujours. Il a également une cour composée de ceux que les Français, à l’époque coloniale, appelleront les ministres et ils portent toujours ce titre-là. Ce sont donc des statuts informels qui ne sont pas reconnus officiellement.
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