L’Afrique apparaît chaque jour davantage comme la ‘’Nouvelle frontière du développement’’ et ‘’l’avenir de l’humanité’’, a estimé, dimanche à Abidjan, le Chef de l’Etat ivoirien Alassane.
‘’Avec un taux de croissance économique moyen de près de 5 % par an, au cours de la dernière décennie, l’Afrique est désormais visible sur les cartes économiques’’, a déclaré Alassane Ouattara à l’ouverture de la 5è édition du Forum des marchés émergents sur l’Afrique, autour du thème, ‘’Imaginez l’Afrique dans 40 ans’’.
Le Président ivoirien a souligné que ‘’les réformes macroéconomiques et sectorielles d’envergure, mises en oeuvre dans la grande majorité des pays, les ressources naturelles importantes révélées ou exploitées et les potentialités du capital humain, font de l’Afrique un continent d’opportunités et d’avenir’’.
Ainsi, a-t-il poursuivi, ‘’notre continent apparaît chaque jour davantage comme la Nouvelle frontière du développement, l’avenir de l’humanité’’. Pour lui, l’optimisme et surtout le dynamisme observés dans de nombreux pays africains qui aspirent de manière légitime à atteindre le statut de pays émergents d’ici la fin de cette décennie sont encourageants pour l’avenir de l’Afrique.
Dans le même temps, a prévenu M. Ouattara, des défis persistants traduisent la fragilité de la situation de développement de l’Afrique et l’ampleur des réformes à mettre en œuvre pour assurer la convergence de l’Afrique vers le reste du monde.
S’il est indéniable que le continent fait des progrès, il reste encore des défis nombreux et complexes pour lesquels des actions vigoureuses et déterminantes doivent être entreprises.
Il s’agit à ce propos selon Alassane Ouattara du défi démographique qui est ‘’certainement celui auquel il faut s’atteler avec le plus d’énergie’’. ‘’Malgré tous les efforts pour atteindre une croissance performante, si la population continue de croître beaucoup plus rapidement que la production des richesses, il s’ensuit un appauvrissement structurel préjudiciable à la survie du pays’’, a soutenu le président ivoirien.
Selon lui, le second défi est celui de la diversification et de la modernisation de l’agriculture. En effet, a-t-il expliqué, le nombre d’habitants du continent devrait croître de plus d’un milliard de personnes à l’horizon 2050, ce qui pose la question de la couverture alimentaire de cette population.
Avec des rendements à l’hectare inférieurs à 20% et un déficit annuel d’investissement dans l’agriculture de plus de 10 Milliards de dollars en Afrique subsaharienne, il sera difficile de conserver un secteur agricole compétitif, a encore estimé M. Ouattara.
Par ailleurs, il constate que dans une Afrique de plus en plus urbanisée, qui ambitionne d’atteindre des niveaux de compétitivité élevés, le déficit d’investissement dans les secteurs stratégiques tels que le transport, l’énergie, les technologies de l’information, l’eau potable, l’assainissement, les logements, constitue encore un véritable frein vers l’émergence.
Aussi, face à la mondialisation de l’économie, il est urgent pour l’Afrique de disposer d’un capital humain de qualité, qui soit en adéquation avec la demande dans les secteurs de l’économie pour tirer durablement la croissance. Le déficit d’investissements observé dans le secteur de l’éducation, pour répondre à ce besoin de ressources humaines, constitue une menace du fait de ses graves conséquences économiques, sociales et politiques.
En effet, a encore expliqué M. Ouattara, l’étude réalisée par la Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives dans le monde, présidée par M. Gordon Brown, ancien Premier Ministre de Grande Bretagne, indique que, à ce jour, à peine plus de 20% des jeunes d’Afrique subsaharienne ont terminé leur éducation secondaire et moins de 5% des jeunes adultes ont suivi un enseignement supérieur.
‘’Au cours des 40 prochaines années, d’immenses opportunités se présenteront à l’Afrique tout comme elle fera face à des menaces certaines qui vont jalonner son parcours’’, a ajouté M. Ouattara.
‘’L’intelligence de nos choix, la volonté politique que nous saurons affirmer, le leadership dont nous saurons faire preuve pour opérer les bons choix détermineront ce que réserve 2060 à chacun des pays de notre continent’’, a conclu le Chef de l’Etat ivoirien.
LS/APA