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Dr Malick Abdoulaye Ba, président de la LRFS:« La menace sécuritaire ne saurait constituer un frein au développement du football au Sahel »
Publié le samedi 25 mars 2017  |  Sidwaya




De passage à Dori pour la soirée des lauréats des sportifs de la région le 11 mars dernier, le Dr Malick Abdoulaye Ba , président de la ligue régionale de football du Sahel, nous a accordé une interview. Il s’est prononcé entre autres sur le projet d’organiser d’une grande compétition et de l’insécurité dans la région.

Sidwaya (S) : La ligue régionale de football du Sahel (LRFS), a un projet d’organiser un grand tournoi de football, de quoi s’agit-il au juste ?

Dr Malick Abdoulaye Ba (M.A.B) : Le tournoi que nous voulons organiser s’intitule « Tournoi de la coupe de la ligue », nous aurions même voulu qu’il soit institutionnalisé, mais nous sommes très limités par le manque de moyens et l’idéal aurait été qu’il y ait une période fixe pour cette compétition. Nous sommes en train de chercher des partenaires pour pouvoir mobiliser les ressources pour ce tournoi qui va concerner toutes les catégories. Il y aura le tournoi des minimes, des cadets, des juniors et des séniors, la D3, le tournoi des filles, parce que nous avons des équipes féminines dans la région, et il y en une qui participe au championnat national de D2. Nous voulons amener les jeunes de la région du Sahel à s’intéresser davantage au sport et plus particulièrement au football. Nous voulons aussi amener les acteurs, c’est-à-dire les partenaires sociaux, financiers, les fils de la région qui ont un minimum de moyens à s’investir dans l’accompagnement des structures sportives, ce qui est quasi inexistant actuellement. L’année dernière, nous avons pu organiser la coupe de la ligue grâce à l’appui de M. Seydou Maîga, qui est actuellement le maire de Falangutu qui nous avait fortement soutenus, ce qui nous avait permis de tenir le tournoi, mais uniquement en catégorie séniors. Nous sommes actuellement en discussion avec la compagnie minière IAM Gold Essakane SA, pour qu’elle nous aide à organiser des activités de façon permanente, mais jusqu’à présent nous n’avons rien de promis, sauf qu’elle subventionne la ligue chaque année à hauteur de cinq millions de francs.

S : On sait que la région du Sahel est confrontée à des problèmes sécuritaires, est-ce que cela ne va pas constituer un frein au développement du football ?

M.A.B : Moi j’ai ma position là-dessus, la menace sécuritaire ne saurait constituer un frein au développement du football au Sahel, je refuse que des bandits, des soi-disant terroristes, nous dictent leur volonté. Nous allons continuer à développer le football au niveau de la région, sans tenir compte de ces problèmes d’insécurité. Je prends un exemple, l’attentat le plus meurtrier au Burkina a eu lieu à Ouagadougou, est-ce que cela a empêché les clubs de Ouaga de continuer à jouer au football, nous ne sommes pas différents des gens de Ouaga, ceux qui évoquent cela, c’est des prétextes derrière lesquels, se cachent autre chose. Nous, nous avons été mandatés pour faire un travail, et le jour où je vais dire, il y a l’insécurité, je ne peux pas faire mon travail, c’est mieux que je démissionne, pour laisser la place à d’autres qui peuvent faire le travail. Nous sommes dans un contexte sécuritaire qui est mondial, il n’y a pas un endroit dans le monde, où on peut dire qu’on a une sécurité garantie à 100%, donc les projets de développement du football que nous avons, nous ne les mettons pas en balance par rapport au problème de sécurité.

S : Quelle lecture faites-vous du management des autorités chargées du développement de notre sport ?

M.A.B : D’abord au niveau du ministère des Sports et des Loisirs, je dirai qu’on est plus axé sur des activités ponctuelles, on n’est pas dans celles qui vont instaurer une culture durable. Prenez la Direction régionale des sports et des loisirs au Sahel (DRSL-S), quand on regarde les moyens qui sont mis à sa disposition, ça fait pitié, pas de moyens de déplacement, une direction qui fonctionne par quête si je peux m’exprimer ainsi, parce que pour faire une activité, il faut qu’elle écrive pour demander de l’aide. Souvent à Ouaga, quand vous emmerdez trop les gens, on vous envoie dans une direction régionale, et puis bon, on vous oublie, c’est l’impression que moi j’ai et ça ne contribue pas à motiver ces gens. Quand je regarde les différents directeurs régionaux des sports qui sont passés, nous avons la chance d’avoir un DR sports (Kalifa Zonou, ndlr), ancien dans le milieu du sport, ancien athlète, il ne regarde pas tous ces aspects-là, tout ce qui l’intéresse est que les activités se tiennent, mais sans moyens, la volonté seule ne suffit pas. Je me rappelle que c’est une ONG onusienne (UNFPA) qui avait donné un véhicule à la DRSL depuis 2003, le véhicule est tombé en panne, et depuis, elle n’a rien, c’est pour dire que le ministère dans sa politique sportive n’a pas intégré ses directions régionales, c’est une vérité, et il faudrait que le ministère revoie sa façon de faire en terme de redéploiement, si vous avez créé des directions régionales, donnez-leur les moyens de fonctionner. Au niveau de la Fédération burkinabè de football (FBF), je pense qu’actuellement les structures sont là, un effort a été fait pour impulser un développement du football, le football des jeunes, le football féminin, les différents championnats. Maintenant c’est l’engagement aux niveaux des différents démembrements pour mettre en pratique la politique du développement du football qui laisse à désirer, notamment le manque de moyens financiers. Par rapport à cet aspect, on a suggéré depuis longtemps qu’il y ait une sorte de fiscalité, des taxes sur les cigarettes, les boissons alcoolisées ou autres, de telle sorte qu’à chaque fois qu’un Burkinabè achète une cigarette ou une bouteille de bière, il finance le sport, et que cet argent soit reversé au niveau du ministère des Sports, qui se chargera de trouver une clé de répartition entre les différentes fédérations sportives, parce que tant que l’on ne mettra pas de l’argent dans le sport, on ne pourra pas se développer, mais on se demande pourquoi, les hautes autorités sportives ne veulent pas mettre en pratique cette fiscalité.

ITW réalisée par Barthélemy KABORE
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