Mardi 21 mars 2017, le groupe municipal de Ouagadougou de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) au cours d’une sortie médiatique, avait critiqué la mauvaise gestion de la commune de Ouaga par l’exécutif communal dirigé par Pierre Armand Béouindé. La réponse du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ne s’est pas fait attendre. Au cours d’un point de presse tenu ce jeudi 23 mars 2017, le groupe municipal du parti au pouvoir a indiqué que les informations données par les conseillers municipaux de l’UPC étaient « fausses » et sont de nature « à semer le doute au sein de l’opinion publique ».
Selon Moustapha Semdé, le président du groupe municipal MPP de la commune de Ouagadougou, les accusations récentes de l’UPC « apparaissent comme un épisode supplémentaire de la campagne de dénigrement et de déstabilisation entamée par l’UPC depuis quelques temps ».
Pour ce dernier, cette sortie médiatique du groupe municipal de l'opposition n’avait qu’un seul but: celui de nuire au maire de la commune de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé. Donc face à cela, l’orateur principal a apporté des démentis sur les affirmations du parti d’opposition.
De l’incohérence du Budget
Moustapha Semdé estime que c’est faire preuve d’une malhonnêteté intellectuelle que de voter un budget et de revenir le mettre en cause au cours d’un point de presse : «les critiques faites par l’UPC manquent de cohérence et d’analyses sérieuses. Ils critiquent les allocations budgétaires qu’ils ont eux-mêmes votées. Les procès verbaux de délibération en témoignent. Les remettre en cause dénote d’une mauvaise foi manifeste».
Sur la faiblesse du budget alloué à la jeunesse et à l’emploi, (0,6%) et au social (0,3%), Moustapha Semdé a précisé que la politique de la jeunesse et de l’emploi est conduite par le gouvernement et la commune de Ouagadougou assure un accompagnement. Sur le plan social, il a fait savoir que la politique communale est de travailler à réduire les risques pouvant conduire à l’assistanat.
En ce qui concerne le montant jugé élevé affecté à la communication et à l’assainissement, le groupe MPP a révélé que ces deux domaines sont prioritaires à l’heure actuelle. A titre illustratif, M. Semdé a indiqué que les 3,7 milliards de F CFA alloués à l’environnement sont répartis comme suit : 1,08 milliards pour la collecte des déchets, la subvention municipale à 3 000 femmes de la brigade verte à hauteur 432 millions, 400 millions pour la prise en charge de la main d’œuvre de plus de 700 jeunes pour le nettoiement et 40 millions pour l’assainissement et le curage des caniveaux.
Par ailleurs, les orateurs du jour sont revenus sur la question de l’autonomie des arrondissements. Pour ces derniers donc, l’allocation de 71 millions par arrondissement est élevée par rapport à celle de 2012 qui était de 41 millions. « La loi dispose que le maire est l’ordonnateur du budget de la commune. Il gère les ressources et répond de sa gestion devant les structures de contrôle. Dans tous les cas, les réalisations faites par le maire de la commune sont faites sur l’ensemble du territoire communal sans distinction aucune », ont-il laissé entendre.
« 50 millions et non 100 millions »
Les conseillers municipaux du MPP ont tenu aussi à apporter des éclaircissements sur le montant alloué aux fêtes de fin d’années. Pour eux, c’est 50 millions et non 100 millions comme avancé par l’UPC. Et selon Moustapha Semdé, les 50 millions couvrent plusieurs activités et pas seulement le réveillon du 31 décembre. Aussi, cette année, il a été fait appel à des annonceurs qui ont contribué à la réalisation de cet événement.
Sur les sujets des lotissements, les élus municipaux du parti au pouvoir ont indiqué que l’UPC se trompe de cible et que la question des lotissements ne relève pas du maire de Ouagadougou, mais du gouvernement qui l’a suspendu. «Lors de la dernière session du conseil municipal qui s’est tenue le 16 mars 2017, le maire a pris l’engagement d’approcher le gouvernement pour évoquer leurs préoccupations sur l’aménagement des terres par les promoteurs immobiliers », foi de M. Semdé.
S’adressant au 3e adjoint au maire, Nathanaël Ouédraogo de l’UPC, Moustapha Semdé a affirmé que contrairement à ce qu’il a dit, aucun des adjoints au maire ne disposait de véhicule de fonction et que chacun devait utiliser son propre moyen de déplacement dans l’attente d’une solution à ce sujet.
In fine, pour les responsables du groupe municipal MPP qui est constitué de 109 conseillers municipaux, « les agissements » du parti du lion sont certainement dues à la reprise prochaine des élections municipales dans l’arrondissement 4, le 28 mai prochain.