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Discours à l’occasion du Forum Economique de Berlin sur l’Afrique de son excellence monsieur Roch Marc Christian Kaboré Président du Burkina Faso
Publié le mercredi 22 mars 2017  |  Présidence
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© Présidence par DR
Visite du Président du Burkina Faso, son excellence monsieur Roch Marc Christian à Berlin




Discours

DE SON EXCELLENCE MONSIEUR
ROCH MARC CHRISTIAN KABORE PRESIDENT DU BURKINA FASO

A l’occasion du Forum Economique de Berlin sur l’Afrique

Berlin, le 21 mars 2017


Monsieur le Président de l’Association Economique germano-africaine (AfrikaVerein)
Monsieur le Président de la Fondation Westerwelle
Distingués personnalités
Mesdames et Messieurs
Permettez-moi, dès l’entame de mon propos, de traduire ma profonde gratitude aux organisateurs du Forum, notamment à l’Association AfrikaVerein et à son Président pour la tenue effective de cette importante rencontre consacrée à l’Afrique.
Ils me donnent l’occasion, dans le cadre de ma visite en Allemagne, de m’adresser à vous, chers participants, hommes d’affaires, investisseurs qui, par votre présence, témoignez de l’intérêt particulier que vous portez au continent africain et à son avenir.

Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs

Le Forum Economique de Berlin est, de mon point de vue, une excellente opportunité pour réfléchir ensemble et échanger nos vues sur les perspectives d’émergence de nouveaux partenariats féconds entre l’Afrique et ses partenaires notamment européens, afin de trouver les solutions idoines à nos préoccupations communes.
Un tel exercice nécessite bien entendu, la prise en compte des exigences d’un monde en perpétuelle mutation, dont les défis majeurs aujourd’hui se posent en termes de paix, de stabilité, d’amélioration de l’environnement des affaires, y compris la sécurité juridique des investissements, de création d’emplois, de développement durable, de lutte contre le terrorisme et les extrémismes.
Ces défis, conjugués à la crise économique mondiale, ont mis à rude épreuve les tissus socio-économiques de nombreux pays africains. D’où la nécessité et l’urgence d’œuvrer de concert pour jeter les bases d’un nouveau partenariat entre l’Afrique et l’Europe, respectueux de nos intérêts mutuels.
Dans cette dynamique, la République Fédérale d’Allemagne en tant que partenaire privilégié, a un rôle majeur à jouer.
C’est pourquoi je me réjouis de la décision de la Chancelière Angela MERKEL et du Gouvernement allemand, à travers l’initiative « Compact with Africa », d’inscrire l’Afrique dans les priorités de la présidence allemande du G20 au cours de cette année 2017.
C’est également l’occasion pour moi de saluer le lancement par le Gouvernement allemand, d’un « Plan Marshall », dans la dynamique de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et qui constitue une preuve supplémentaire de son engagement en faveur de l’Afrique. Car, il faut le dire, l’un des principaux handicaps au développement accéléré de l’Afrique est l’insuffisance des investissements, aussi bien publics que privés.


Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs

L’Afrique est un vaste continent, le plus proche de l’Europe, qui comptera un quart de la population mondiale en 2050, selon les prévisions des Nations Unies. Plus de la moitié de sa population est constituée de jeunes et de femmes, dont la contribution active à la production des richesses et au développement du continent est indéniable.
Au cours des dernières décennies, l’Afrique a fait des progrès remarquables en matière de démocratisation, de bonne gouvernance, de renforcement de la stabilité institutionnelle et politique, d’amélioration du cadre macro-économique ainsi que de la promotion de l’intégration régionale et sous régionale.
Si ces avancées dans ces domaines sont perceptibles et ont un impact positif sur la vie socio-politique et de développement de nombreux pays africains, force est cependant de reconnaître que beaucoup reste à faire. D’où la nécessité, dans un monde interdépendant où nos destins sont intimement liés, de renforcer la coopération internationale et la contribution du secteur privé.
S’agissant en particulier de la gouvernance économique et financière, nos Etats, malgré leurs efforts, ont encore besoin d’accompagnement pour la réalisation de leurs politiques macro-économiques.


Chers Amis
Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs
Permettez-moi de dire quelques mots sur mon pays, le Burkina Faso, un pays de dix-huit millions d’habitants situé au cœur du Sahel.
Le Burkina Faso est aujourd’hui considéré comme un succès démocratique, et un modèle de bonne gouvernance en Afrique.
En effet, après une insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014, la résistance farouche de notre peuple contre le coup d’Etat perpétré le 16 septembre 2015, les élections présidentielle et législatives du 29 novembre 2015, unanimement saluées par la communauté internationale ont, avec les élections municipales de 2016, consacré le retour à une vie démocratique et constitutionnelle normale.
Le Gouvernement et les institutions qui en sont issus ont engagé de profondes réformes politiques et institutionnelles en vue d’approfondir la démocratie dans notre pays et d’enraciner la culture de l’alternance et de la redevabilité dans la gestion des affaires publiques.
Dans cette perspective, et à la lumière de notre histoire politique récente, nous avons mis en place une commission constitutionnelle chargée de proposer un projet de constitution consensuelle, pour un passage à une cinquième République et cette constitution devrait contenir les garde-fous nécessaires pour éviter notamment les abus de pouvoir ainsi que les dérives autocratiques.
En outre, l’indépendance de la justice rendue effective, et la mise en place d’un Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale, permettront de sceller définitivement la réconciliation des fils et des filles de notre pays, sur la base de la vérité et de la justice préalablement établies.


Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs

Prenant en compte les préoccupations exprimées par le peuple burkinabè lors des événements d’octobre 2014, le Gouvernement s’est doté d’un ambitieux Plan National de Développement Economique et Social (PNDES).
Ce plan, élaboré dans un processus inclusif et participatif, traduit au niveau sectoriel et global, les priorités nationales et se veut un cadre stratégique d’orientation et de développement économique et social pour la période 2016-2020.
Pour son financement, une conférence des partenaires a eu lieu à Paris les 07 et 08 décembre 2016 et a permis d’enregistrer d’importantes promesses de financement.
C’est dire que le Burkina Faso bénéficie de la confiance de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, ainsi que des investisseurs.

Mesdames et Messieurs
Comme le Burkina Faso, de nombreux pays africains sont en pleine mutation, et ont engagé de profondes réformes politiques, institutionnelles et économiques, avec la ferme conviction que, soutenue par un partenariat public et privé bien compris avec le reste du monde, l’Afrique, au regard de ses nombreuses potentialités, notamment humaines, culturelles, économiques, minières dont elle dispose, peut assurer son développement.
C’est pourquoi il faut encore saluer la tenue de rencontres comme ce Forum, qui nous offrent l’opportunité de forger et de consolider ce type de partenariats mutuellement bénéfiques. J’invite dès lors les entreprises allemandes, au savoir-faire reconnu, à être de ces partenaires, et partant, des acteurs de premier plan de cette Afrique émergente.
Sur ce, je souhaite plein succès à vos travaux.
Je vous remercie !
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