L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a équipé, le Laboratoire national de santé publique (LNSP) d’un spectrophotomètre UV-visible à double faisceau, le mardi 21 mars 2017 à Ouagadougou. Avec cet appareil, le LNSP renforce ses capacités analytiques dans la lutte contre les médicaments antipaludiques contrefaits.
Le Laboratoire national de santé publique (LNSP) dispose désormais d’un spectrophotomètre UV-visible à double faisceau modèle CARY 100. L’appareil utilisé dans la détection des médicaments antipaludiques contrefaits lui a été offert par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), au cours d’une cérémonie, le mardi 21 mars 2017 à Ouagadougou. Le spectrophotomètre permet d’effectuer des mesures quantitatives ou des essais de dosage des principes actifs contenus dans les médicaments. «L’avantage de ce type d’appareil est qu’il donne la possibilité de faire une lecture simultanée de l’échantillon et du témoin blanc favorisant ainsi des mesures précises», a expliqué le directeur général du LNSP, Dr Maxime Drabo. Cet instrument, a-t-il ajouté, est également adapté, entre autres, au dosage des combinaisons Artésunate + Amodiaquine utilisées dans la prise en charge thérapeutique du paludisme. «Nous pouvons dire que le LNSP est suffisamment doté aujourd’hui pour traquer tous les antipaludiques de qualité douteuses importés au Burkina Faso», a confié Dr Drabo. Ce matériel a un coût de près de 15 millions de F CFA, a dit la directrice de l’équipe de santé de l’USAID Burkina, Bijou Muhura. «Nous sommes satisfaits d’avoir pu répondre favorablement à la demande de LNSP formulée en septembre 2016», s’est-elle réjouie. «C’est avec plaisir que le ministère reçoit cet équipement qui va lutter contre les médicaments illicites et particulièrement les antipaludéens de mauvaise qualité», a affirmé, pour sa part, la directrice générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires, Dr Aminata Nacoulma.
La qualité des médicaments
Elle a, en outre, rappelé que le «pays des Hommes intègres» connait un fort taux de paludisme. Selon elle, l’utilisation des faux produits accroit la résistance du plasmodium aux différents traitements contre le paludisme. D’où l’importance pour Mme Nacoulma, par ailleurs représentante du secrétaire général du ministère de la Santé, de faire un contrôle de qualité pointu. «Ce spectrophotomètre nous servira donc à garantir la qualité et la sûreté des médicaments que nous mettons à la disposition des populations», a-t-elle affirmé. Selon les dires de la directrice de l’équipe de santé de l’USAID Burkina, Bijou Muhura, le paludisme constitue la première cause de maladie d’hospitalisation et de décès dans les formations sanitaires au Burkina Faso. Cette situation ne laisse pas son pays indifférent. C’est pourquoi, a-t-elle déclaré, son gouvernement s’est engagé depuis 2009 à renforcer le système de santé et les capacités dans la lutte contre le paludisme. A cet effet, plusieurs stratégies ont été adoptées. Il s’agit, entre autres, du «Procurement and Supply Managment», relatif aux achats des intrants de lutte contre le paludisme, du «Improving Malaria Care» pour le renforcement des capacités des prestataires sur le terrain et du «Promoting quality of medecines» sur la lutte contre les médicaments antipaludiques contrefaits. La remise de cet appareil intervient dans le cadre de ce dernier projet.
Mariam OUEDRAOGO