A l'occasion d'une visite ce weekend au Mali, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, s'est félicité des progrès accomplis sur le chemin de la paix, près de quatre ans après la création de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
M. Ladsous, dont le mandat arrive à terme à la fin du mois, a saisi l'occasion de cette visite pour présenter aux autorités maliennes, dont le Président Ibrahim Boubacar Keïta, son successeur Jean-Pierre Lacroix qui prendra la relève le 1er avril à la tête du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP).
« Depuis cette année, il y a eu une série d'annonces qui montrent qu'enfin les choses bougent et qu'elles bougent dans le bon sens », s'est félicité Hervé Ladsous lors d'une conférence de presse organisée samedi soir dans la capitale malienne Bamako.
« Nous avons constaté que la réunion de haut niveau du Comité de suivi des accords en février a pris une série de décisions très importantes qui ont commencé à se traduire dans les faits », a-t-il ajouté, citant pour exemple le déploiement des administrations intérimaires dans le nord, « qui est encore un processus en cours, je ne vous l'apprends pas, puisqu'il y a encore Tombouctou et Taoudéni », et le lancement des patrouilles conjointes.
« Le but de tout cela, c'est d'asseoir la crédibilité de ce processus lancé par les accords de paix, et de montrer aux populations du Mali, notamment dans le nord du pays, que l'Accord de paix se traduit par des dividendes », a souligné M. Ladsous. « Des dividendes en termes de stabilisation sur le plan de la sécurité et le fait que ces patrouilles conjointes aient commencé à se déployer est une première indication positive. Les administrations intérimaires, ça signifie le retour de l'État et de tout ce qu'il apporte aux populations aussi en termes de différence du niveau de leurs conditions de vie, d'amélioration des services de base, santé, éducation ».
Le chef des opérations de maintien de la paix a rappelé que la philosophie profonde de l'intervention de l'ONU au cours de ces dernières années a été de favoriser et d'aider par tous les moyens le rétablissement de l'Etat malien dans toutes ses prérogatives sur l'ensemble du territoire. « Un Etat républicain, un Etat démocratique, un Etat laïc », a-t-il déclaré.
S'il s'est félicité de la prochaine tenue de la Conférence d'entente nationale, « un élément très important pour montrer là aussi à la population du Mali que les choses évoluent vers un règlement de fond des problèmes », M. Ladsous a également évoqué les points qui restent complexes, rappelant notamment l'importance de faire avancer le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).
Pour le Secrétaire général adjoint la situation sécuritaire reste globalement préoccupante notamment dans le nord du pays. « Nous sommes beaucoup trop fréquemment attaqués par les groupes armés non-signataires, les groupes terroristes pour les appeler par leur nom. (…) Cette insécurité s'est déplacée vers le sud et le centre du pays », a-t-il dit, ajoutant que la sécurité dans la région de Mopti est également une source de préoccupation pour l'ONU.
M. Ladsous a cependant salué les efforts régionaux avec le G5 Sahel et avec ses Etats membres pour essayer de mieux coordonner l'échange de renseignements sur les opérations sur le terrain visant à contrôler l'action des groupes armés et des trafiquants.
Il a indiqué que l'examen du mandat de la MINUSMA devant le Conseil de sécurité dans le courant du printemps sera l'occasion de mesurer le chemin parcouru et celui qu'il reste à parcourir.
Après le Mali, M. Ladsous et M. Lacroix se sont rendus lundi matin au Soudan du Sud.
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