Pour enrayer les mouvements d’humeur au sein des services de police ces derniers temps, l’Etat, selon le syndicat national de Police, UNAPOL, doit sortir l’artillerie lourde qu’est le réexamen des montants des rétributions liées aux services effectués par les policiers au profit des particuliers. Si cela n’est pas fait, l’Union Police Nationale prévient qu’elle ne manque pas de plan B pour parvenir à ses fins. En somme, rien de rassurant. C’est la substance du point de presse organisé le 20 mars 2017 au Centre de presse Norbert Zongo.
La mobilisation était au rendez-vous en cet après-midi torride d’une 3e décade de mars, sous l’appâtâmes du Centre de presse Norbert Zongo. La preuve, à cette rencontre organisée par les membres et sympathisants du syndicat de la Police, dénommé UNAPOL (Union Police nationale), des représentants de médias ont manqué de places assises, celles-ci ayant été prises d’assaut par des militants du syndicat de la police, tous en civil.
Ils ont décidé d’aller à l’assaut du décret No 79-365/PRES/IS/DGSN portant fixation des montants des rétributions des prestations de services effectuées par les fonctionnaires de police au profit des particuliers (sécurité dans les banques, compagnies minières, spectacles, lieux de spectacle ou de réunion…).
Dans ledit document, il est précisé que l’agent mandaté perçoit la somme de 1500 FCFA par jour ; d’abord, il s’agit, selon les conférenciers, d’une mesure qui date de 1979, qui a traversé les époques et continue à régir des contrats devenus totalement obsolètes ; ensuite, dans la gestion de ces services payés, selon l’UNAPOL, il y a un problème de transparence; enfin, un sérieux problème réside au niveau de sa répartition, car la quasi-totalité est utilisée pour le fonctionnement du service.
L’UNAPOL exige donc de l’autorité publique la relecture immédiate de ce décret, la satisfaction de sa plateforme présentée fin novembre 2016 au ministre de la Sécurité et la responsabilisation de personnes qui bénéficient de la confiance de la troupe.
Ce sont là, à écouter le secrétaire général de ce syndicat, Seydou Wakilou, les seules antidotes contre les remous actuellement constatés çà et là dans les casernes de police. Et d’un air menaçant, le principal animateur du point de presse fera remarquer : «Nous avons les moyens de faire respecter notre plateforme. Mais nous n’allons pas dévoiler nos stratégies ici ».
Cette sortie a eu le mérite de susciter des applaudissements nourris dans la salle. Au fil des échanges, Seydou Wakilou se fera plus explicite, notamment lorsque le cas des policiers radiés en 2011 sera évoqué. Visiblement, l’UNAPOL a pris fait et cause pour ces derniers.
« Ce sont des camarades que nous n’avons pas abandonnés … Ce n’était que de la vengeance. Du reste, il n’est pas exclu qu’il y ait une tentative du genre si l’autorité n’ouvre pas l’œil». Et le bon …peut-on compléter.
Issa K. Barry