L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques a organisé, le mercredi 15 mars 2017 à Ouagadougou, un atelier d’élaboration de propositions de note d’orientation politique pour la réduction des pertes après récoltes dans les filières céréales et légumineuses au Burkina Faso.
Au Burkina Faso, en matière de pertes après récoltes, les chiffres sont parlants. En effet, en 2016, il ressort que le sorgho, le maïs et le niébé sont les principales cultures où l’on constate d’énormes pertes après les récoltes. Respectivement, les chiffrent s’élèvent à 16 500 tonnes (t), 71 500 t et 47 500 t. Face à cette situation, il est donc pressant de mettre en place des mécanismes, permettant de réduire ces pertes. Pour ce faire, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques veulent inscrire la gestion dans les politiques et programmes de développement agricoles, d’où la tenue ce 15 mars 2017 à Ouagadougou d’un atelier d’élaboration de propositions de note d’orientation politique pour réduire les pertes après récoltes dans les filières céréales et légumineuses. Cette rencontre, résultat 3 du projet « Intégration des initiatives de réduction des pertes après récoltes au profit des petits exploitants des zones à déficit vivrier » va consister à introduire au plan national, un cadre politique et réglementaire pour réduire les pertes après récoltes. Selon le représentant du ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Tinga Ramdé , ce cadre de réflexion a permis de mieux cerner l’ampleur des pertes pour leur prise en compte dans l’amélioration de la gouvernance alimentaire . La feuille de route issue de cette session « permettra donc de jeter les bases d’une prise en compte de la problématique de la gestion des pertes après récoltes à tous les niveaux », a précisé le représentant de la FAO au Burkina Faso, Aristide Ongone Obame.
Une solution à la sécurité alimentaire
Et de poursuivre que la gestion de ces pertes orientera et facilitera ainsi les interventions futures pour améliorer la sécurité alimentaire. En effet, les pertes après récoltes ont un impact négatif non seulement sur la sécurité alimentaire mais aussi sur les moyens de subsistance des populations vulnérables. Et la réduction, a ajouté M. Obame, « peut contribuer de manière significative à améliorer la sécurité alimentaire et atténuer la vulnérabilité des ménages ». Le projet « Intégration des initiatives de réduction des pertes après récoltes au profit des petits exploitants des zones à déficit vivrier » lancé en mai 2015, est financé par la Coopération suisse. Sa mise en œuvre a permis d’identifier les points critiques des pertes après récoltes que sont le sorgho dans la Boucle du Mouhoun, le maïs dans les Hauts-Bassins et le niébé au Nord. La perte de ces cultures se chiffre respectivement à 1,96 milliards de FCFA, 11,2 milliards F CFA et 14,6 milliards de FCFA. Il sera donc mis à la disposition des petits producteurs, des technologies éprouvées de réduction des pertes après récoltes. Mais sur le plan africain, une étude réalisée en 2011, démontre que les pertes annuelles sont estimées à 30% pour les céréales, 40 à 50% pour les racines, les tubercules, les fruits et les légumes et 20% pour les oléagineux. La valeur en céréales s’élève à 4 milliards de dollars américains par an.
Fleur BIRBA